2 Rois 5, 14-17                                    2 Timothée 2, 8-13                                            Luc 17, 11-19

Le général syrien Naaman est un homme estimé. Devenu lépreux, il va subir l’exclusion sociale. Devant une telle perspective, toutes les propositions pour éviter le pire sont bonnes à étudier. A la suite d’une réflexion d’une jeune esclave juive à son service, il va consulter le prophète Elysée. Mais il n’est pas reçu ! Elysée lui fait dire de se baigner sept fois dans le Jourdain. Il s’attendait à un autre accueil mais il s’exécute et il guérit. Pas rancunier, il demande à rencontrer Elysée pour le remercier et lui offrir un cadeau. Elysée le reçoit mais refuse le cadeau.

Malgré vexations et impairs, le cœur de Naaman a basculé. Il demande à Elisée la permission d’emporter un souvenir de ce pays. Il aurait pu choisir quelque chose comme une barrique d’eau de ce Jourdain mais il souhaite emporter un peu de la terre de ce pays où il a retrouvé la santé et découvert un Dieu qui n’est pas comme les autres. Un chemin nouveau s’ouvre devant lui. Il envisage de s’y aventurer.

Si les serviteurs de Dieu sont parfois rugueux, ils sont de bons témoins.

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Au fil du temps, la lèpre fait toujours des ravages. Ce jour-là, voici dix lépreux en route pour  rencontrer Jésus. A distance, ils  le supplient de les guérir : « Allez vous montrer aux prêtres. » Jésus ne les envoie pas se baigner dans le Jourdain. Il ne se mouille pas mais se conforme à la Loi. Les prêtres doivent constater leur guérison pour les réintégrer dans la société. En chemin, ils furent tous guéris. Pas de démarche pour remercier Jésus. Ils rentrent chez eux.

Dans le groupe, il y avait un Samaritain. Avant de rentrer à la maison,  il  vient remercier celui qui l’a guéri. « Il se jeta la face contre terre, aux pieds de Jésus, en lui rendant grâce. » Jésus est sensible à la démarche.

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Voilà donc Naaman un païen, et un Samaritain, un juif marginal qui viennent rendre grâce. Ils entrent dans une relation nouvelle avec Dieu.

Leur comportement nous interroge. Il nous arrive de prendre Dieu pour un prestataire de services. Nous arrive-t-il de rendre grâce ? Pour le chrétien, l’Eucharistie du dimanche ne marque pas la fin d’une semaine mais le début d’une semaine nouvelle qui commence avec la certitude qu’une vie nouvelle l’habite. Chaque cheminement dans la foi est unique. Chacun a sa route particulière à parcourir.

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On peut retenir quelques paroles de Paul à Timothée : « Souviens-toi de Jésus Christ ressuscité d’entre les morts. » Notre vie peut être difficile mais « on n’enchaîne pas la parole de Dieu. »-« Si nous supportons l’épreuve avec Jésus, avec lui nous règnerons. »

Que chacune de nos semaines entonne un chant nouveau ! (Ps 97)

P. Daniel Boëton