Les évangiles nous parlent de la naissance de Jésus avec des détails : la naissance dans une étable, la venue des bergers, les anges, la lumière.
Jean, lui, nous propose un autre commencement, bien « antérieur » à tous les autres : « au commencement était le Verbe ». En commençant ainsi son évangile Jean nous fait penser aux premiers versets de la Genèse au début de la Bible : « Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre ».
Le livre de la Genèse nous dit que le premier acte de Dieu est de séparer la lumière des ténèbres : « Dieu dit : « Que la lumière soit » et la lumière fut. 4. 5 Dieu appela la lumière « jour » et les ténèbres « nuit ». Il y eut un soir et il y eut un matin : premier jour.
A l’autre extrémité, au terme de la création, le livre de l’Apocalypse 21,5 : dit : « Alors, Celui qui siège sur le trône déclara : « Voici, je fais l’univers nouveau » : la nouvelle création aura Dieu lui-même pour lumière (21,23) La ville peut se passer de l’éclat du soleil et de celui de la lune, car la gloire de Dieu l’a illuminée, et l’Agneau lui tient lieu de flambeau.
Le premier acte de Dieu : discerner, séparer la lumière des ténèbres, le jour de la nuit. Toute la vie des hommes est un combat entre la lumière et les ténèbres. Sans cesse nous cherchons la lumière sur notre route, un sens à notre vie sans le trouver vraiment.
Les hommes tout au long des âges ont cherché cette lumière qui donnerait sens à leur vie.
Et les prophètes, envoyés de Dieu n’ont cessé par de multiples manières, au long des âges, d’annoncer la lumière qui illuminerait les hommes et les sauverait de leur enfermement et de leur montrer le chemin.
Leur message, Parole de Dieu était déjà lumière sur leur route.
Isaïe 9,4 précisait déjà cette lumière illuminerait « le peuple qui marchait dans les ténèbres ». Ce n’est pas la lumière d’un jour merveilleux mais une lumière d’une tout autre nature : il annonçait la naissance d’un enfant qui sera pacificateur, sauveur universel : l’envoyé de Dieu, Dieu lui-même qui illuminerait le cœur des hommes par son Esprit. Cet enfant dont nous fêtons la naissance, Jean nous dit dans l’évangile de ce jour, qui il est le Verbe :
« Au commencement était le Verbe, et le Verbe était avec Dieu, et le Verbe était Dieu ».
Cet enfant qui naît c’est le Verbe, la Parole de Dieu qui est à l’origine de toute chose : « Tout fut par lui et sans lui rien ne fut. »
En lui était la vie et la vie était la lumière des hommes, la lumière brille dans les ténèbres et les ténèbres ne l’ont pas arrêté
Noël c’est le Verbe, celui par qui tout fut, c’est Dieu qui se fait chair : il est homme parmi les hommes, il est homme et Dieu.
Ce premier acte de Dieu, après bien des siècles et des ères s’ouvre sur la naissance de Jésus qui introduit la nouvelle création qui aura Dieu lui-même pour lumière.
Ce Jésus, le Verbe qui existe de toute éternité c’est lui qui se fait chaire, prend un corps d’homme : Dieu se fait homme…. En Jésus c’est Dieu et l’homme.
Les premiers qui ont été illuminés de la lumière de la gloire de Dieu ce sont les bergers : La lumière qui les enveloppe, les prend tout entiers cad n’est pas une lumière extérieure, mais touchés, éclaires au plus profond d’eux-mêmes.
Illuminés : ils sont accompagnés, accueillis d’un « soyez sans crainte »
Une mise en confiance, comme après la Résurrection : le Christ donne sa paix, invite à la confiance. Annonce d’une bonne nouvelle qui sera une grande joie.
Un message : vous est né aujourd’hui un sauveur, c’est le Christ Seigneur.
Un signe est donné : un enfant nouveau-né emmailloté, couché dans une mangeoire.
Tout pouvait s’arrêter là. Mais il y a une suite, une réponse à l’invitation.
Leur réponse va bouleverser toute leur vie, et tous les environs :
« Allons, voyons – ils y allèrent – ils trouvèrent.
Tout pourrait encore s’arrêter là et la vie continuer comme avant.
Mais justement non ! Jean nous annonce le bouleversement que provoque la naissance de ce petit bébé.
Voici que le Christ, lumière dans ténèbres, dérange et provoque deux réactions différentes mais nous dit déjà Jean la lumière brille dans les ténèbres et les ténèbres ne l’ont pas arrêté. Les résistances sont : « il est venu chez les siens et les siens ne l’ont pas accueilli : celle des chefs religieux et politiques qui voient en cet enfant un danger pour leur pouvoir et leur autorité.
« Mais à ceux qui l’ont reçu, à ceux qui croient en son nom il a donné de pouvoir devenir enfant de Dieu » : c’est l’accueil des gens simples qui s’émerveillent et « allèrent à l’endroit indiqué et trouvèrent comme il leur avait été dit ».
Tel est le choix qui nous est proposé, mais surtout la merveille nous dit Jean à propos de ce petit enfant : « A ceux qui l’ont reçu, accueilli et ont cru il a donné de devenir enfant de Dieu.
Jean précise : « ceux-là ne sont pas nés du sang ni d’un vouloir de chair, ni d’un vouloir d’homme mais de Dieu ».
Voilà le miracle de Noël et la révélation de Dieu notre Père qui nous propose et nous donne de vivre dans une relation toute nouvelle avec Lui, non pas une relation de peur et d’esclave mais comme enfants aimés du Père.
Nous qui avons accueilli et cru et devenus disciples en nous attachant à Jésus, à sa Parole, sommes devenus enfants bien aimés de Dieu de qui nous recevons la lumière, et son amour.
Telle est la Bonne Nouvelle de Noël : celui par qui le monde fut, celui qui est la lumière vient chez nous, nous révéler les secrets de Dieu et le secret de l’homme : nous sommes aimés de Dieu, nous sommes ses enfants – ce qu’est être homme dans toute sa plénitude.
C’est une lumière au cœur du monde, au cœur des hommes en ces temps de peur et de bouleversements aussi bien climatique que sociaux.
Sa lumière est plus forte que les ténèbres. Laissons-nous illuminés et attachés à son amour comme ses enfants bien aimés.