Jour de Pâques (12.04.20)
« Dis-nous, Marie-Madeleine »
« Le premier jour de la semaine, Marie-Madeleine se rend au tombeau de grand matin »
Dans la lumière du jour de Pâques, l’Église chante une splendide louange au Christ désormais vivant pour toujours. Et pour entrer dans le mystère de la résurrection, elle interroge une femme, Marie de Magdala, dont Luc dit que d’elle étaient sortis sept démons (Lc 8,2) ! « Dis-nous, Marie-Madeleine, qu’as-tu vu en chemin ? J’ai vu le sépulcre du Christ vivant … J’ai vu les anges ses témoins … Le Christ, mon espérance, est ressuscité ! »
De tous ceux et celles qui ont suivi Jésus, de tous les disciples, seules des femmes sont présentes à toutes les étapes : « Près de la croix, se tenaient debout sa mère, la sœur de sa mère, Marie, femme de Clopas et Marie de Magdala » (Jn 19, 25). Elles sont les seules à ne pas avoir abandonné, les seules qui n’ont pas perdu confiance. Comme tant de femmes, elles ont veillé sur la vie, même sans comprendre. Combien de femmes, aujourd’hui, parmi le personnel des maisons de repos !
Et, avant même que se lève tout à fait le premier jour de la semaine, Marie vient au tombeau. Et elle voit que la pierre a été enlevée. Et elle pleure. Elle a aimé celui qui l’a délivrée de ce qui la liait. Elle voudrait au moins vénérer son corps et voilà qu’on l’a enlevé, qu’on lui a enlevé ? Trois fois, elle redira : « On a enlevé mon Seigneur et je ne sais pas où on l’a mis ». Mais ce n’est pas la découverte d’un cadavre qui va retourner et toucher Marie. C’est une parole, un nom, son nom : « Jésus lui dit Marie ».
Et Jésus remet en route, celle qui voulait s’arrêter au tombeau. Il la délivre du désir de le posséder pour elle seule. Il ouvre l’amour de Marie vers le Père et vers ses frères : « Va trouver mes frères et dis-leur … ».
Cette Marie, l’Église l’appelle l’Apôtre des Apôtres puisque c’est elle qui leur a porté l’annonce de Pâques. Récemment, le Pape François a voulu que sa fête ait le même rang que celle des Apôtres. C’est une belle et surtout juste intuition que d’aller demander à cette femme et sans doute à bien d’autres femmes de nous annoncer la résurrection. Dis-nous, Marie-Madeleine …
Paul Scolas