St Joseph des Champs, 30 mai 2019, Ascension -C-
Actes des Apôtres 1, 1-11 Hébreux 9, 24-28 ; 10, 19-23 Luc 24, 26-53
Quand il se passe quelque part un événement important, les journalistes font leur travail. Fidèles à l’esprit de leur journal, ils mettent l’accent sur ceci ou cela et leur papier aura droit à une pleine page ou à un petit entrefilet.
Aujourd’hui, les récits de l’Evangile et des Actes des Apôtres évoquent le même événement : Jésus quitte notre terre et rejoint son Père. C’est la fête de l’Ascension.
Il se trouve que cet événement n’est pas raconté de la même façon par le même auteur, Luc. Dans son évangile, il situe l’événement le soir même de Pâques alors que dans les Actes des Apôtres, il le situe 40 jours après. Explication : il met en lumière deux aspects du même événement.
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* Dans l’Evangile, Luc met l’accent sur la cohérence du plan de Dieu. Passion, Résurrection et Ascension de Jésus sont articulées et inséparables. Si on ne les prend pas ensemble, on ne prend rien du tout. Jésus est au centre dans ces trois événements.
– Durant sa Passion, Jésus est entouré de juifs haineux. Ils le présentent à Pilate pour qu’il le condamne à mort. Manœuvre réussie !
– Le jour de sa Résurrection, il se manifeste à Marie Madeleine et montre ses plaies à des disciples interloqués et parfois incrédules. La mort n’a pu le garder. Il est vivant à jamais.
– Au jour de l’Ascension, du côté de Béthanie, Jésus donne quelques consignes à ses disciples et les quitte. Sa mission sur terre terminée, il rejoint son Père avec son humanité. Il ouvre ainsi un avenir à notre humanité. Joyeux, les disciples retournent à Jérusalem.
Suivre Jésus, c’est parcourir derrière lui et dans l’ordre, chacune de ces trois étapes. Pour accompagner notre démarche, il nous promet son Esprit.
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* Dans le livre des Actes des Apôtres, Luc situe l’Ascension 40 jours après Pâques. Ces 40 jours évoquent le séjour du peuple de Dieu dans le désert. 40 ans ! Sorti de l’esclavage en Egypte, il a avancé en bougonnant vers la Terre Promise.
Luc met ainsi l’accent sur l’espérance d’un monde nouveau : en claudiquant, notre Eglise avance à travers les siècles, dans le désert d’un monde englué dans la recherche de satisfactions immédiates.
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En apparaissant à ses disciples après sa Résurrection, Jésus leur a dit : « Il est écrit que le Christ souffrirait, qu’il ressusciterait d’entre les morts le troisième jour, et que la conversion serait proclamée en son nom, pour le pardon des péchés, à toutes les nations en commençant par Jérusalem. »
Les premiers chrétiens ont eu du mal à percevoir dans les Ecritures ce qui annonçait la Passion, la Résurrection et l’Ascension de Jésus. Dans l’évangile, il emploie le mot Christ qui désigne celui qui a reçu l’onction du Seigneur. Un honneur ? Peut-être ! Une mission ? Certainement ! Spontanément, on imagine un être surdoué qu’on va trouver parmi ceux qui ont fait des études et qui ont l’expérience d’une responsabilité importante quelque part,… au Temple de Jérusalem par exemple.
Il était difficile aux premiers chrétiens d’imaginer que ce Christ allait être formé par un charpentier, besognant dans un village célèbre par son insignifiance. Aucun personnage important n’était sorti de Nazareth !
A chaque instant de notre vie, Jésus, qui était connu pour être le fils de ce charpentier, se tient maintenant pour nous devant la face de Dieu. (Hébreux, 9, 24.
P. Daniel Boëton