St Joseph des Champs, 9 juin 2019

Proverbes 8, 22-31                                                   Romains 5, 1-5                                                            Jean 16, 12-15

Tout homme, un jour ou l’autre, bute contre un obstacle sérieux qui laissera une trace dans sa vie. A l’inverse, il lui arrive aussi d’être comme en extase devant la beauté du monde. Dans le malheur comme dans le bonheur, il cherche des mots pour partager ce qu’il ressent et ne les trouve pas. Il n’y a pas de mot ! »

Dans le déroulement de l’Histoire, on trouve, à toutes les époques, des guerres et encore des guerres. Et pourtant, il y a au cœur de l’homme raisonnable cette conviction qu’il existe un chemin, une Sagesse qui permet de se conduire humainement.

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Pour la découvrir dans le bruit du monde, il faut ouvrir ses oreilles. Le Livre des Proverbes nous y invite : « Ecoutez ce que déclare la Sagesse » Elle a été fondée, enfantée avant que le temps n’existe. «Alors que Dieu n’avait fait ni la terre ni les champs (…) j’étais là. Lorsqu’il établissait les fondements de la terre, j’étais à ses côtés comme un maître d’œuvre. » Sans le savoir l’auteur de ces lignes nous ouvrait quelques pistes pour parler de la Trinité : Dieu n’est pas solitaire.

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Si le livre des Proverbes évoque l’intimité entre Dieu et la Sagesse, l’auteur du psaume 8 souligne la distance qui sépare Dieu et l’homme : « A voir ton ciel, ouvrage de tes doigts, la lune et les étoiles que tu fixas, qu’est ce que l’homme pour que tu penses à lui, le fils d’un homme pour que tu en prennes souci ? »

Ils se trompent ceux qui pensent que Dieu se désintéresse de l’avenir de l’homme. Dieu a un projet sur chacun : « Tu l’as voulu un peu moindre qu’un dieu, le couronnant de gloire et d’honneur ; tu l’établis sur les œuvres de tes mains, tu mets toute chose à ses pieds. »

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Jésus, connu pour être charpentier à Nazareth, se situe au-delà de ce que l’auteur du Psaume avait entrevu. S’il n’est pas un peu moindre qu’un dieu, qui est-il ? Cette question a traversé les siècles. L’évangile ouvre un chemin de réponse.

Jésus, parfaitement homme, a parlé de Dieu comme de son Père et il a annoncé qu’il enverrait son Esprit Saint.

Père, Fils, Esprit ! Au cours du 4ème siècle un mot s’est imposé : Trinité avec sa traduction : un seul Dieu en trois personnes. Nous avons appris cela au catéchisme Si, avec ce mot, nous pensons avoir résolu la question, nous réduisons Dieu à une formule, ce qui nous permet de continuer de boutiquer entre nous nos petites affaires.

Aurions-nous oublié l’essentiel ? Notre vie nous a été donnée pour entrer dans cette Trinité ! Elle est comme un phare qui assure la justesse de nos choix de vie. Si nous suivons Jésus, une certaine dose de la vie trinitaire nous habite déjà. L’évangile de ce jour nous encourage. Jésus dit : « J’ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais pour l’instant vous ne pouvez pas les porter. Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité, il vous conduira dans la vérité tout entière. »

Au cœur du quotidien de notre vie, nous n’aurons jamais fini de découvrir ce Dieu qui veut partager avec chacun de nous un reflet de ce qu’il est.

Dans sa lettre aux Romains, Paul dit ceci : « Nous mettons notre fierté dans l’espérance d’avoir part à la gloire de Dieu. »

P. Daniel Boëton