Cette fête des Rameaux est le portique d’entrée dans la semaine Sainte, la grande semaine qui nous fait entrer dans le mystère pascal.

Christ est arrivé au terme de son retour vers le Père.

Jésus a rendu témoignage de l’amour du Père, un amour universel qui s’adresse à tous mais en particulier aux pécheurs, aux pauvres : « je ne suis pas venu appeler les justes mais les pécheurs ».

C’est en leur compagnie qu’il passe une bonne partie de sa vie publique.

Ça ne semblait pas sérieux pour un Dieu qui vient au milieu des hommes : il choque !

En cette veille de la fête de Pâque, la vie et la mission de Jésus semblent un échec pour ses disciples. Les adversaires de Jésus voient aboutir plusieurs mois d’opposition acharnée contre cet homme aux prétentions insupportables.

Le complot allait réussir avec une facilité déconcertante. Il faudra moins d’une journée pour le faire disparaître…

Il va être broyé par un supplice le plus dégradant, qui va marquer le rejet par les juifs et les romains…Comment et pourquoi Jésus semble-t-il passif ?

D’abord ses adversaires n’ont pas réussi à l’anéantir spirituellement.

Dans l’écriture il avait lu le chemin que Dieu avait tracé pour lui et qu’il devait suivre.

On ne pourra comprendre la signification qu’il donnait à sa fin qu’en relisant avec lui les Écritures…et ce chant du Serviteur, la prophétie lumineuse qui avait guidé son âme dans ces heures de détresse.

Christ va nous révéler le cœur du mystère de Dieu : « quand le Fils de l’homme sera élevé sur la croix alors vous saurez »

L’Église nous donne de re-vivre avec le Christ le mystère de son amour, de sa mort-résurrection, qui est aussi le nôtre.

Dans la Première lecture : nous dit qu’à  contre-pied de nos attentes, ce n’est pas un roi imposant par les armes que Dieu nous envoie, mais un serviteur totalement désarmé : car la puissance de Dieu est celle de l’amour.

Comment vivre cette grande semaine ? la semaine sainte ?

C’est en priant que Jésus entre dans sa Pâques. Il emmène avec lui Pierre, Jacques et Jean et se retire un peu à l’écart, pour prier. Ensemble ils ont célébré la Cène. Ensemble ils ont chanté les psaumes. Au jardin de Gethsémani c’est l’heure du seul à seul avec le Père.

Le deuxième dimanche de carême Jésus avait emmené à l’écart ces trois mêmes disciples pour un même temps de prière et de rencontre avec le Père.

Celui-ci est mon Fils bien aimé, en qui j’ai mis tout mon amour ; écoutez-le »

La voix du Père avait, autrefois déchiré les cieux, Pierre, Jacques et Jean, les témoins de la transfiguration, aujourd’hui témoins de sa déréliction, se sont-ils souvenus de cette parole ?

Mais aujourd’hui, la lumière a fait place aux ténèbres. Le visage du Christ brillant comme le soleil est maintenant marqué par la tristesse et l’angoisse.

Notre entrée dans la semaine sainte doit être aussi pour nous un plongeon dans la prière, une réponse à l’invitation de Jésus à entrer avec lui dans sa prière.

Ce plongeon nous aide à prendre conscience de nos propres limites, de nos fragilités et, de nos peurs lorsque les événements sont hostiles, difficiles.

Comme Pierre, Jacques et Jean, nous faisons l’expérience de notre incapacité à suivre Jésus sur ce chemin de l’abandon et de confiance absolue dans l’amour du Père.

Nous faisons l’expérience comme Pierre Jacques et Jean de la difficulté à rester quelques temps dans la prière, à persévérer avec Jésus…

Si au seuil de sa passion Jésus nous invite à prier, comme il le demanda à ses disciples, c’est pour que nous puissions avec lui vivre le combat de l’amour qui va jusqu’au bout.

Cet amour qui brise toute forme d’injustice et fait grandir la solidarité entre les hommes.

La passion n’est pas d’abord un lieu de gémissement, mais le témoignage d’une confiance et d’une espérance sans faille. Le Christ n’a reculé devant aucune incompréhension, aucune menace. Il a vu monter la haine et il a continué à avancer.

Nous unir à la passion du Christ c’est faire le choix de suivre ce chemin.

Comme Judas, il nous arrive de trahir, comme Pierre il nous arrivera de renier, comme la foule il nous arrivera de condamner injustement, mais il nous faudra écouter pour croire, jour après jour, que l’amour du Christ en sortira toujours vainqueur.

Ce que nous dit Paul dans sa lettre aux Philippiens divisés.

Paul leur offre à contempler l’attitude de Jésus qui, par amour de ses frères, a tout partagé de leur condition, jusqu’à la mort humaine.

« Il s’est abaissé, Dieu l’a exalté «