St Joseph des Champs 22 02 04
7ème Dimanche du T.O. -C-
1 Sam. 26,2,7-9,12-13,22-23
1 Cor. 15, 45-49
Lc 6, 27-38
Arrivée en Terre Promise, chacune des douze tribus ressentit vite le besoin d’avoir un responsable pour régler les conflits internes et les conflits avec des voisins batailleurs (Philistins et Amalécites). La gouvernance de chaque tribu fut donc confiée à un Juge.
A la longue, le besoin d’avoir une seule autorité pour coordonner les décisions des 12 tribus se fit sentir. Il fallait un roi. Le juge Samuel n’était pas d’accord mais Dieu accepta de laisser le peuple faire l’expérience. C’est ainsi que Samuel fut amené à consacrer un bel homme de haute taille, Saül. Après de bons débuts, il prit des libertés à l’égard des consignes transmises par Samuel.
Conclusion : Il fut licencié et Dieu choisit David qui, à la cour du roi, était devenu un chef de guerre efficace et très populaire. La jalousie s’empara de Saül. Une jalousie active ! Le récit d’aujourd’hui nous raconte un épisode.
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Voici donc Saül à la poursuite de David avec 3.000 hommes dans le désert de Zif. Quand la nuit vient, il faut bien cantonner quelque part. David, bien informé, se faufile dans le camp de Saül et le découvre avec son Etat-major profondément endormi. David prend la lance et la gourde de Saül et discrètement regagne son campement. Au matin, la lance de Saül à la main, il l’invite… de loin ( !) à faire le nécessaire pour la récupérer !
Ce qu’il faut retenir de ce récit, c’est le comportement de David. Le voici, avec son compagnon Abishaï devant Saül endormi, avec sa lance plantée à sa portée. Ses proches dorment eux aussi. Tuer Saül avec sa propre lance ! Une aubaine ! Abishaï se propose de faire le travail. David s’y oppose : « Ne le tue pas ! »
C’est vrai que Saül veut supprimer David. C’est vrai aussi que Saül a reçu l’onction du Seigneur. La déchéance humaine ne détruit pas le lien qui engage Dieu dans sa relation avec celui qu’il a choisi. Les dons de Dieu sont sans repentance. Il lui revient d’apprécier la situation et, le moment venu, de prendre les mesures utiles. David ne va pas suivre l’avis de son conseiller. Il épargne Saül.
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L’évangile de Luc ne fait pas allusion à la décision de David. Mais Jésus se situe bien dans la même ligne en étant beaucoup plus exigeant : « Aimez vos ennemis ! » Est-ce imaginable ? En fait, il ne s’agit pas d’éprouver des sentiments d’amour enflammés envers celui qui veut vous détruire.
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Remarques
– Faire du bien à ceux qui vous font du bien, c’est fonctionner en circuit fermé.
– Répondre à la violence par une violence est instinctif. Ne pas répondre peut même être perçu comme une faiblesse. A la limite, c’est se déshonorer. C’est rester humilié
– « A celui qui te frappe sur une joue, présente-lui l’autre joue. » Il ne s’agit pas de demander une autre gifle mais d’offrir un espace pour qu’il vous embrasse….Pas forcément tout de suite !!!
Dans une situation de conflit qui dérape, Jésus demande d’adopter un comportement qui neutralise l’escalade en évitant la surenchère de la violence et en essayant d’ouvrir un espace de discussion qui pourra conduire à une réconciliation.
– Faire du bien d’une manière ou d’une autre à celui qui vous a blessé, cela suppose une grande maîtrise de soi. Si Dieu réagissait avec colère à chacune de nos dérives ou de nos négligences, de quoi aurions-nous l’air ? Il est mieux de s’humilier que d’être humilié. ? Cette page d’évangile nous invite au courage de la miséricorde.
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St Paul explique aux Corinthiens que notre comportement doit s’inspirer d’une nouvelle donne : « Pétri d’argile, le premier homme vient de la terre ; le deuxième homme, lui, vient du ciel. Comme Adam est fait d’argile, ainsi les hommes sont faits d’argile ; comme le Christ est du ciel, ainsi les hommes seront du ciel. »
St Paul nous invite à contrôler nos instincts, à passer du naturel au spirituel. On ne fait pas d’effort pour se mettre en colère mais il est plus constructif de passer de la réaction instinctive à la réaction réfléchie.
Dans notre monde lancé dans l’escalade de la violence, heureux les doux ! Ils sont du côté de Dieu. Ils sont déjà les plus forts !
D. Boëton