Job 7,1…7                           1 Corinthiens 9, 16-23                       Marc. 1,29-39

 

Il arrive que des gens réfléchissent sur les choses  qui se passent. Pour rendre leur témoignage plus universel, il leur arrive d’écrire leur découverte sous la forme d’un conte. Le monsieur Job de la Bible n’a jamais existé mais chaque être humain a pu se sentir, se sent ou pourra se sentir interrogé comme Job par une épreuve majeure inattendue et injustifiable.

Job était un homme heureux. Respectable et respecté, on lui demandait conseil. Sa fa-mille était nombreuse et ses troupeaux prospères. Jamais ne lui était venu à l’esprit la question de savoir si sa vie n’était qu’un souffle. Il vivait !

 

Alors que l’avenir parait assuré, (pourquoi en serait-il autrement ?!) des désastres inimaginables s’accumulent. Ses troupeaux sont razziés, ses enfants sont victimes d’un ouragan. Et le voilà atteint d’une maladie épouvantable. La vie de Job, c’était le comble du bonheur. C’est maintenant le comble du malheur.

Comme pour l’achever, sa femme se moque de lui. La pire des maladies, voilà le résultat de sa fidélité à Dieu ! Et ses amis enfoncent le clou. Si Dieu, qui connaît le fond des cœurs, lui envoie tant d’épreuves, c’est nécessairement qu’il est gravement fautif, d’une manière ou d’une autre.

Job refuse cette analyse. Il n’a rien à se reprocher… et pas d’explication à donner !

 

Les faits sont là : il a été comblé de richesses et il trouvait cela normal. Un jour, des malheurs toutes catégories, se sont accumulés sur lui et son regard sur la vie a changé. Chaque jour est une corvée.

 

Le problème du malheur innocent et de la méchanceté des hommes se pose à toutes les générations qui se succèdent sur notre terre, et reste sans réponse.

Il arrive à des gens de dire qu’ils veulent leur vie courte mais bonne. Ils y arrivent ! Leur manière de mal se nourrir abrège leur vie. On dit qu’ils creusent leur tombe avec les dents. Il arrive aussi que des jeunes vies innocentes soient fauchées par la violence brutale et aveugle. En notre temps, combien de victimes chaque jour !?

 

Job a parcouru un chemin heureux. Il est maintenant sur un chemin douloureux. Il n’a pas mérité d’être heureux et il n’a pas mérité ses épreuves. Il n’était pas seul dans la prospérité. Il n’est pas seul sur son chemin de malheurs : « Souviens-toi, Seigneur : ma vie n’est qu’un souffle, mes yeux ne verront plus le bonheur. » Toute vie est un chemin à parcourir.  Le Seigneur s’est souvenu et l’a reconstruit.

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Peut-on voir dans l’aventure de Job quelque chose de l’aventure de Jésus. Au sein de

la Trinité, le Fils tenait sa place. Envoyé  parmi les hommes, il est fidèle à sa mission. Il capte l’attention des foules. Mais le vent tourne et le voilà plongé dans des souffrances invraisemblables. Mais Dieu le rétablit dans sa gloire avec toute l’Humanité en lui.

 

Dans l’évangile, nous nous retrouvons, le jour du sabbat, à Capharnaüm avec Jésus accompagné de Jacques et de Jean. Le matin, il a séduit l’assemblée et fait taire un homme possédé d’un esprit impur. A la sortie, le petit groupe se rend dans la famille de Simon. Sa belle-mère est alitée avec une forte fièvre. « Jésus s’approcha, la saisit par la main et la fit lever. » Elle ne se sent pas un peu mieux. Elle est guérie à ce point qu’elle assure le service de la table. La table, au moment du repas, est un lieu de convivialité et de fraternité.

 

La rumeur de cette guérison se répand dans les quartiers. Le samedi soir, dès que le sabbat est terminé, la ville entière se pressait à la porte. Il guérissait beaucoup de gens atteints de toutes sortes de maladies et il expulsa beaucoup de démons.

Le mal est un désordre contre lequel il faut lutter. La démarche de Jésus s’harmonise avec l’attitude de Dieu dans le livre de Job. Si Dieu se souvient. Jésus s’approche.

 

Les gens de Capharnaüm découvrent en Jésus un guérisseur efficace. Réputation flatteuse mais dangereuse.  Très tôt le matin, Jésus s’échappe. Il se rend dans un endroit désert et là, il priait. On peut imaginer une prière d’action de grâce. Simon et ses compagnons, partis à sa recherche, ont déjà prévu son emploi du temps. Tout le mon-de le cherche.

L’heure n’est pas venue de mettre la main sur Jésus. Il doit aller dans les villages voisins.  De synagogue en synagogue, il annonce l’Évangile.

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Au fil des siècles, les techniques changent mais le cœur de l’homme ne change pas. Il faut lutter contre le mal toujours renaissant parce qu’il contrecarre le projet de Dieu. Pour ne pas réduire son projet à notre projet, il faut passer du temps auprès de lui  dans la prière.

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Persécuteur des chrétiens, Paul a rencontré Jésus. Il écrit aux Corinthiens : « Annoncer l’évangile, ce n’est pas pour moi un motif de fierté, c’est une nécessité qui s’impose à moi. »

L’annonce de l’Évangile ne se fait pas seulement par des discours bien construits mais aussi par la qualité d’une présence auprès de gens en souffrance. Une parole qui nous échappe peut avoir plus d’impact qu’un beau discours bien travaillé. La qualité de notre comportement, de notre parole, a sa source dans la qualité de notre présence à Dieu.

D.Boëton