St Joseph des Champs, dimanche 28 avril 2019

2ème Dimanche de Pâques -C-

Actes des Apôtres. 5, 12-16 
Apocalypse 1, 9…19 
Jean 20, 19-31

Les apôtres ont suivi Jésus avec étonnement et admiration. En se mettant à sa suite, ils étaient convaincus d’avoir assuré leur avenir.

Après la crucifixion, est-il possible de se mettre à leur place ? Au matin du premier jour de la semaine, Pierre alerté par Marie Madeleine arrive au tombeau. Même pas de cadavre ! A la limite, c’est comme si Jésus n’avait jamais existé !

Après avoir éliminé le Maître, les responsables religieux peuvent avoir envie d’achever le travail en neutralisant les disciples. S’ils pouvaient devenir invisibles, ils le feraient. De fait, on les retrouve dans un local bien verrouillé. Chacun est habité par une incompréhension assaisonnée de honte. Ils n’ont rien à se dire. Ils sont comme dans un tombeau, incapables de prendre la moindre décision.

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Jésus prend l’initiative de les rejoindre : « Jésus vint et il était là au milieu d’eux. » Pas une ombre de reproche : « La paix soit avec vous ! »

Il se fait reconnaître en leur montrant ses plaies. Désormais, elles sont le signe particulier de son identité.

Les apôtres refont surface. La joie les envahit, mais leur comportement durant la Passion les laisse mal à l’aise. Jésus insiste : « La paix soit avec vous ! »

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S’il doit ouvrir une nouvelle étape dans la réalisation de sa mission, Jésus ne va pas changer d’équipe. De toute façon pour continuer son œuvre, dans la succession des générations qui vont habiter les siècles à venir, il n’a et il n’aura que des hommes pécheurs à mettre en piste, des pécheurs conscients de leur faiblesse et réconciliés. Seul, notre refus d’accueillir sa miséricorde le paralyse.

Il ne prend pas les mêmes pour recommencer les mêmes choses. Il ne va pas recommencer à parcourir la Galilée. Son projet concerne désormais tous les hommes quels qu’ils soient, où qu’ils soient.  Ses disciples vont devenir des apôtres, c’est à dire des envoyés : « De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. Il souffla sur eux et leur dit : « Recevez l’Esprit Saint. A qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus. »

Une hymne de la Semaine de Pâque dit ceci : (Lit. des Heures p. 412)

Dieu fait toujours ce qui est bon pour l’homme.

Il le découvre peu à peu, car rien n’est impossible à Dieu puisqu’il se donne.

La Résurrection crée une situation qui permet à l’Esprit de Dieu de pénétrer avec patience la vie de chacun. Cinquante jours plus tard, les apôtres ouvriront les portes de leur cache et s’adresseront avec une assurance étonnante à la foule pour annoncer sa victoire sur la mort. Ils transmettront la paix intérieure qu’ils ont reçue.

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Y a-t-il eu comme un raté dans l’initiative de Jésus ? Comment expliquer qu’il se soit manifesté à un groupe sans s’être assuré qu’il était au complet ? Thomas était absent ! Evidemment, quand il rejoint le groupe, il est informé : « Nous avons vu le Seigneur ! » Mais il refuse d’adhérer. Eux, ils ont vu. Lui aussi, il veut voir !

La mécanique du cerveau de Thomas est en marche : Jésus est mort, il n’y a plus rien à attendre. Il faut accepter la situation. Il aimait Jésus tout autant que les autres disciples. Tout comme Pierre, il était prêt à donner sa vie pour lui.  Si Jésus est vivant, il veut des preuves.

Habité par des évidences contradictoires, comment le groupe va t-il survivre ?

Jésus revient huit jours plus tard, pour s’adresser spécialement à Thomas. Puisqu’il veut voir, qu’il regarde ! Et même qu’il touche ! Pris au dépourvu, une exclamation lui échappe : « Mon Seigneur et mon Dieu ! »

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Avec la Passion, les disciples ont vécu la capacité de nuire des forces du mal et ils ont subi le choc de la victoire de la Vie sur la Mort. Désormais, ils sont tous sur la même ligne de départ avec la même expérience. (On pourrait dire la même formation). Comment vont-ils se conduire désormais ? Ils vont parler.

Le récit des Actes des Apôtres donne une idée de ce qui va se passer. Dans un premier temps, le peuple se tient à distance tout en faisant leur éloge. Affaire à suivre

P. Daniel Boëton