St Joseph des Champs, le 20 octobre 2019

Exode 17, 8-13                                        2 Timothée 3, 14 à 4,2                                                      Luc 18, 1-8

Quand un jeune bébé se précipite vers papa ou maman. Il a le sourire aux lèvres ou les larmes aux yeux. Pour attirer l’attention, il ouvre ses bras. Personne ne lui a appris. Il sait faire. Ouvrir les bras ! Il le fera souvent dans sa vie.

Cela se fait aussi en liturgie ! Le prêtre ouvre les bras pour s’adresser à Dieu ou à l’assemblée… qui ouvre les  bras pour  dire le Notre Père.

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Dans le récit de l’Exode, les Hébreux, en route vers la Terre Promise, sont attaqués par une tribu (les Amalécites). Moïse demande à Josué d’organiser la riposte, puis, accompagné de deux hommes, Aaron et Hour, il gravit une colline d’où il pourra suivre les aléas du combat. Sans lâcher son bâton (signe de sa responsabilité), il ouvre les bras pour implorer  Dieu : son peuple est en danger !

Sur sa colline, Moïse n’est pas un planqué. Dans le déroulement de la bataille, il se passe quelque chose. Quand il baisse les bras par fatigue, les Amalécites gagnent du terrain. Quand il les relève, Josué regagne le terrain perdu.

Mais la bataille n’en finit pas et la fatigue de Moïse devient insupportable. Il trouve une solution : il s’assoit sur un tabouret. Aaron et Hour tiennent ses bras levés vers le ciel et finalement les Amalécites se retirent. C’est peut-être à partir de ce récit qu’est née l’expression : dans une situation difficile, il ne faut pas baisser les bras.

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Dans l’évangile de Luc, voici une veuve en conflit avec un juge qui ne veut rien entendre. Obstinée, elle veut la justice et ne lâche pas le juge qui finit par lui accorder ce qu’elle demande pour avoir la paix. Tout est bien qui finit bien.

Mais Jésus pose une question : « Le fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? » Quel est le degré de persévérance dans notre vie de prière ?

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Remarques :

* Ces deux récits nous présentent un homme (Moïse) et une femme (une veuve) affrontés à une situation difficile.

* Moïse a délégué Josué pour choisir les hommes qui se battront contre les Amalécites. Fatigué de rester les bas levés, il aurait pu déléguer les deux hommes qui l’accompagnent pour  lever les bras à sa place. Dans la tête de Moïse, c’est inimaginable. C’est lui qui est engagé dans un débat avec Dieu.

* Dans la prière, il ne s’agit pas de convaincre  Dieu de s’ajuster à nos demandes. Il s’agit de nous ajuster à ce qu’il attend de nous. Le temps qui passe permet de prendre conscience de nos limites. Il opère une purification de nos demandes.

* Nous prions avec notre intelligence, notre cœur et notre corps. Debout, couché, à genoux, il faut être ni tendu ni relâché.

* C’est la Parole de Dieu qui assure la justesse à nos demandes. Paul demande à Timothée : « Proclame la Parole,(… encourage toujours avec patience et souci d’instruire.

Père Daniel Boëton