St Joseph des Champs, le 6 octobre 2019

Habacuc.1,2-3 ;2, 2-4                               2 Timothée 1, 6-8, 13-14                              Luc 17, 5-10

En ce temps-là, vers 605 av J.C., le royaume d’Israël (capitale Samarie) a été effacé de la carte  de la Palestine par les armées assyriennes. Cette humiliation laisse indifférente la population du Royaume du Sud. A Jérusalem, la belle vie continue dans l’insouciance à ce point qu’on  ne voit  pas qu’une nouvelle menace apparait. Après les Assyriens, ce sont les Chaldéens qui dominent le Moyen Orient et menacent Jérusalem.

Habacuc est déstabilisé. Il crie son incompréhension vers Dieu qui parait très loin. La réponse est dans le Psaume 80 (12-13) : « Mon peuple n’a pas écouté ma voix, Israël n’a pas voulu de moi. Je l’ai livré à son cœur endurci ; qu’il aille et suive ses vues ! » Il verra le résultat ! Cependant, Dieu maîtrise toujours la situation. En attendant, que ceux qui ont choisi de rester fidèles prennent patience : le juste vivra par sa fidélité.

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Dans l’évangile, les apôtres découvrent aussi la distance qui les sépare de Jésus : « Augmente en nous la foi ! » Jésus enregistre l’aveu : il est vrai que leur foi a moins de vitalité qu’une graine de moutarde. Au stade où ils en sont dans leur relation avec Jésus, ils ressemblent à un citoyen qui place son argent à la banque uniquement pour percevoir les intérêts. Les apôtres sont encore loin d’avoir leur CAP de bons serviteurs soucieux seulement de bien servir leur maître. Pour devenir de vrais serviteurs, ils ont encore du chemin à faire !

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Quelques dizaines d’années plus tard, le jeune évêque Timothée doit se rappeler qu’être au service de Jésus est d’abord un don gratuit de Dieu, une grâce. « Ce n’est pas un esprit de peur que Dieu nous a donné, mais un esprit de force, d’amour et de pondération. » Quand un serviteur travaille dans la crainte, la relation  avec son maître est altérée.

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Quelques remarques :

* Habacuc est lucide. Il se démarque de ses concitoyens. Il a conscience de la menace que constitue l’armée Chaldéenne et de la décadence où se complait  le  peuple élu.

Notre monde ne serait-il pas dans la même situation ?!  Sont-ils nombreux ceux qui se soucient des conflits potentiels entre les grandes puissances d’aujourd’hui et de  l’avenir des enfants rescapés des bombardements ou trainant leurs savates sur les routes de l’exil ? Ces enfants devenus adultes auront des responsabilités. Que feront-ils de leur vie ? A côté de cela, nous vivons dans une société où la recherche du bien-être semble être la priorité.

* Pour conduire sa vie, le chrétien ne change pas de guide à chaque difficulté. Les dons de Dieu sont sans repentance  mais, à chaque instant, le disciple est devant un choix : suivre Jésus et donc se démarquer par son comportement ou bien faire comme tout le monde. L’épreuve peut faire basculer la foi. Elle peut aussi non pas la durcir mais la mûrir.

Père Daniel Boëton