St Joseph des Champs, le 29 septembre 2019

Amos 6, 1-4-7                                                       I Timothée 6, 11-16                                                        Luc  16, 19-31

Il arrive aux médias de nous parler des grosses fortunes. Ceux qu’on appelle les riches ne sont pas sans soucis. Il y a plusieurs visages du riche.

Il y a ceux qui, partis de rien, ont construit leur fortune par leur travail, ceux qui ont hérité, ceux qui soutiennent telle ou telle association, en toute discrétion, et puis il y a ceux qui veulent devenir plus riches à en devenir inconscients. C’est de ceux-là que nous parlent les lectures aujourd’hui.

*

* En ce temps-là, au 8ème s. avant J. C., des gens, dans le royaume du sud, vivaient bien tranquilles et d’autres dans le royaume du nord se croyaient en sécurité. Il semble que leur activité consistait surtout à se reposer. Couchés sur les lits d’ivoire ou vautrés sur leurs divans, ils n’oubliaient pas de manger… les meilleures viandes évidemment. Fatigués de se reposer, ils faisaient de la musique ou se mettaient à boire à même la bouteille.

Le prophète Amos, auteur de ce reportage, serait-il le saint patron des caricaturistes ou la référence des journalistes d’investigation ? En tout cas, il annonce la fin de la récréation. L’invasion des Assyriens puis des Chaldéens ayant tout balayé, tous ces gens-là feront aussi partie des convois de déportés.

*

* Au temps de Jésus,  les déportés sont revenus au pays mais les astuces pour s’enrichir ont refait surface. L’évangile de Luc nous présente deux hommes, deux voisins. L’épaisseur d’un portail les sépare. L’un vit dans le luxe et l’autre dans l’extrême misère. Arrivera le jour où Dieu remettra chacun à sa place, sans négociation possible. La gloire du ciel ne s’achète pas !

*

* Comme pour ne pas tomber dans le piège de la richesse, un disciple de l’apôtre Paul ouvre une route à Timothée, jeune évêque d’Éphèse, en lui donnant quelques repères : être juste, vivre dans la foi et l’amour, être doux dans la persévérance, solide devant les contradictions. Tout cela conduit à penser que vivre sa foi n’est pas une sinécure. Comment mettre en pratique ces consignes ? En se tenant en présence de Dieu qui donne vie à toutes choses.

Vivre en présence de quelqu’un ! On a tous cette expérience. On se comporte de diverses manières selon le type de relations que nous avons avec la personne rencontrée. On prend le costume qui convient. On se tape  sur l’épaule ou on garde la distance. De toute façon, on veut donner une bonne image de soi.

Devant Dieu, nous nous sentons à la fois proches et distants. Il est celui qu’on cherche à mieux connaitre. Son projet n’est pas de nous surveiller mais de veiller sur nous. Il attend de nous que nous nous laissions façonner par lui pour ne pas défigurer l’humanité mais pour devenir témoins de son amour pour tout homme.

Père Daniel Boëton