Sagesse 9, 13-18 
Philémon 9b-10. 12-17
Luc 14,25-33

L’auteur du Livre de la Sagesse est un Juif qui vit à Alexandrie, en Egypte. Sa petite communauté est confrontée à la culture égyptienne qui séduit et risque de s’imposer. Dans le supermarché des opinions, qui finalement a raison ?

On peut se demander parfois quelles sont les motivations secrètes d’une personne en situation de responsabilité. L’auteur du livre élève la question : « Quel homme peut découvrir les intentions de Dieu ? »

Tout ce que nous entreprenons dans notre vie est limité par notre corps, (le quotient intellectuel, le tempérament, la santé !) Notre cerveau peut connaître des clartés fulgurantes et aussi des migraines ! Chaque nouvelle découverte apporte des satisfactions avec son lot de nouvelles questions.

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L’auteur du Livre des la Sagesse poursuit son idée : « Ce qui est dans les cieux, qui donc l’a découvert ? » Seul Dieu peut permettre à l’homme de découvrir un petit quelque chose de ce qu’il est en communicant sa Sagesse, son Esprit Saint.

Ce don est proposé à la liberté de l’homme. Quand l’Esprit Saint est accueilli, des repères essentiels se mettent en place. Conclusion : « Des sentiers des habitants de la terre sont devenus droits. » Il reste à l’homme de s’y engager.

Notre vie est faite de choix. Spontanément, on fixe des priorités, bousculées parfois par des urgences. Comment reconnaître ce qui vient de Dieu ?

Dans l’évangile de Luc, la parole de Jésus nous met en garde :« Si quelqu’un vient à moi sans me préférer à son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et sœurs,  et même sa propre vie, il ne peut pas être mon disciple. »

Que  les enfants aiment leurs parents et que les parents aiment leurs enfants est naturel et beaucoup de jeunes aujourd’hui n’ont pas besoin de Jésus pour s’engager dans une vie commune. Chacun peut le constater : quand on aime quelqu’un, on espère naturellement un retour. On veut être aimé aussi.

Jésus a raison. En nous mettant à sa suite, nous apprenons à aimer de manière désintéressée et tout notre entourage va profiter d’une qualité d’amour de haut niveau. Aimer à la manière de Jésus consiste à donner sa vie pour le bien de l’autre.

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Dans sa lettre à Philémon, Paul donne un exemple concret. Un dénommé Onésime  esclave chez Mr. Philémon se retrouve en prison pour un motif que le texte ne donne pas. Il y rencontre Paul, prisonnier lui aussi, et découvre l’amour de Jésus. A la fin de sa peine Onésime va être libéré. Paul n’impose rien à Philémon. Il s’adresse à sa liberté et l’invite à le reprendre à son service, non comme esclave mais comme frère dans la foi. Cela ne va pas de soi. On ne sait pas la réaction de Philémon mais on voit comment le fait de devenir disciple de Jésus change une relation humaine.

P. Daniel Boëton