St Joseph des Champs, 1er septembre 2019

22ème Dimanche du T.O. -C-

Livre de Ben Sira 3, 17-29 
Lettre aux Hébreux 12, 18-24a
Luc 14,1a 7-14

 

Maitre de Sagesse à Jérusalem, au 2ème s. avant J.C., Ben Sira a rassemblé son enseignement dans un livre qu’on lit encore aujourd’hui. On y trouve des conseils pour vivre convenablement en société.

* Dans le texte lu aujourd’hui, il y a comme un plaidoyer en faveur de l’humilité et une mise en  garde concernant l’orgueil.

* Dans l’évangile, Jésus attablé avec des pharisiens, a remarqué qu’ils ont cherché la meilleure place. Rugueux commentaire ! : « Quiconque s’élève sera abaissé ; et qui s’abaisse sera élevé. »

* Selon la lettre aux Hébreux, ceux qui suivent Jésus ne vont pas vers Dieu le Père dans une ambiance de fanfare : « Vous êtes venus vers Jésus, le médiateur d’une alliance nouvelle. » La nouveauté de la démarche réserve des surprises. 

De siècle en siècle, des techniques nouvelles rendent la vie plus facile mais le cœur de l’homme ne change pas. Qu’on regarde n’importe quelle période de l’Histoire, on y trouve toujours des traces d’orgueil et des exemples d’humilité.

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* A la source du mot orgueil, il y a la fierté qui s’oppose à la honte. Quand la fierté dérive, elle devient admiration de soi. On dit qu’à longueur de temps, l’orgueilleux se tient à son balcon pour se regarder passer !

Pour celui qui est miné par la recherche maladive d’un pouvoir, tous les moyens sont bons pour dominer, écraser, ridiculiser, humilier. L’orgueil fausse les relations.

* A la source du mot humilité, il y a l’humus, la terre. On ne fabrique pas encore des fruits en laboratoire. La terre généreuse donne ses fruits, sans faire de bruit.

*

Il y a l’humiliation qu’on subit et l’humilité qu’on choisit. L’humiliation détruit. L’humilité construit. Celui qui se veut humble, reconnaît qui il est, sans illusion et sans mépris. Il ne fait pas de l’ombre à Dieu ni à ceux qu’il rencontre. Il sait qu’il ne sait pas tout et se met au niveau de l’autre. Il écoute avec attention sans couper la parole. Il n’a pas réponse à tout. Il est libre vis à vis de l’opinion.

Il n’est pas celui qui ne se sait rien faire. Il a des compétences reconnues. L’humilité n’enlève rien à ses capacités. Elles sont mises en œuvre quand il y a besoin. Il gagne sa vie en rendant service. Il ne profite pas de ses réussites pour pavoiser et se retire quand on n’a plus besoin de lui.

Ben Sira disait : « Mon fils, accomplis toute chose dans l’humilité et tu seras aimé plus qu’un bienfaiteur. »

P. Daniel Boëton