21ème dimanche du T O  C

Isaïe 66, 18-21                                                           Hébreux 12, 5-7                                                           Luc 13, 22-30

Le Livre d’Isaïe se termine avec ce chapitre 66 qui a été écrit par un lointain disciple du prophète. Le récit renvoie à la libération des Juifs exilés en Chaldée. Certains ont choisi de rester sur place, d’autres se sont installés dans tel ou tel pays voisin. Les autres sont revenus à Jérusalem … pour découvrir une ville détruite !

Où qu’ils soient, ils n’ont pas le moral. Pour les requinquer, Dieu va les mobiliser :  «  Je mettrai chez elles (dans toutes les nations) un signe. » Ce signe désigne peut être ces rescapés. Ecroulés, ils sont invités à devenir les artisans d’un projet. « Moi, je viens rassembler toutes les nations, de toute langue. Elles viendront et verront ma gloire. » Même les nations les plus éloignées sont concernées. Résultat attendu : des païens devenus croyants deviendront missionnaires.

Voilà un message que notre Eglise, pas en forme ces temps-ci, est invitée à entendre. Dieu n’est pas affecté par nos dérives et nos incapacités. Il donne à chacun les moyens de surmonter une situation invivable en lui ouvrant un avenir. Son amour pour tous les peuples reste intact.

*

Si avec la première lecture, nous sommes revigorés, l’Evangile nous refroidit.
Jésus est en route vers Jérusalem. Il sait que ses ennemis veulent sa perte. Ouvrir la route qui conduit l’humanité à son Père sera un chantier douloureux. A celui qui s’inquiète du nombre de sauvés, Jésus répond en l’invitant à se conduire de manière à en faire partie. 
Pour se justifier, il ne servira à rien de dire « J’ai toujours voté à droite … ou à gauche». Ou bien : « Mon grand-père était enfant de chœur ! » Chacun est invité à prendre au sérieux les exigences de l’Evangile, dans la situation chaotique qu’il traverse.

« Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite. » Si le Seigneur ouvre le chemin, c’est à chacun de prendre la décision de s’y engager. « Efforcez-vous ! » Voilà un verbe qui n’annonce pas une vie facile. Chacun doit devenir ce que Jésus veut qu’il devienne. Il faut éviter de dire trop vite qu’on n’a rien à se reprocher.

En parallèle à ce chemin que Jésus nous invite à prendre, il y a le chemin séduisant que le monde propose. Le plus habile dans les combines trouvera toujours le moyen d’arriver à ses fins en exploitant ou en détruisant d’une manière ou d’une autre qui-conque entrave son projet.

Nous avons à choisir : vivre selon les repères du monde ou selon les repères de l’évangile.

L’affirmation du Seigneur est à prendre au sérieux : « Moi, je suis le chemin la vérité et la vie. Personne ne va vers le Père sans passer par moi. » (verset de l’Alleluia)

*

Ce qu’on appelle « les blessures de guerre » est à envisager. La lettre aux Hébreux nous encourage. La victoire est garantie : « Celui qui boite ne se fera pas d’entorse ; bien plus il sera guéri.

P. Daniel Boëton