19ème dimanche du T.O. – C –

La Sagesse 18,6-9                                        Lettre aux Hébreux 11,1-2. 8-19                                              Luc 12,32-48

 

L’auteur du livre de la Sagesse vit en Egypte quelques dizaines d’années avant J.C. Juif, il est responsable d’une petite communauté de croyants.

Dans le récit d’aujourd’hui, il évoque un événement du passé : En ce temps-là, les Hébreux sont esclaves en Egypte. Un soir, Dieu dicte le menu d’un repas. Tandis qu’il se déroule, les Egyptiens sont accablés par la mort brutale de tous les premiers-nés dans leurs familles et dans leurs troupeaux. Ils chassent les Hébreux qui comprennent alors la signification du repas. Dieu les libère. « La nuit de la délivrance pascale avait été connue d’avance par nos Pères ; assurés des promesses auxquelles ils avaient cru, ils étaient dans la joie. »

De génération en génération, ce passage de l’esclavage à la liberté a été célébré et au fil du temps une conviction s’est enracinée dans la mentalité du peuple. Là où ils vivent, « les fidèles partagent aussi bien le meilleur que le pire. » Ils ne sont pas à l’abri des intempéries climatiques ou politiques. Ils vivent la même chose que tout le monde, mais autrement car ils sont habités par une espérance.

Aujourd’hui encore, les chrétiens «assurés des promesses auxquelles ils croient » vivent leur foi à travers le monde dans les situations les plus diverses : persécutés, tolérés, ignorés, moqués. Ils sont témoins d’un monde nouveau en construction.

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Vivre la même chose autrement. Quel est le contenu de cet « autrement ». L’évangile ouvre une piste : le service, l’attention à l’autre quel qu’il soit.

Servir, c’est rendre service, mais c’est aussi quelquefois sévir, imposer une réparation après un dérapage. Sévir, ce n’est pas humilier, c’est ouvrir un chemin de conversion et donc un chemin de paix et de joie. Servir, c’est construire et aussi reconstruire.

Ne vivre qu’avec le souci de soi embrume tout l’horizon. Sans cesse il faut redécouvrir que c’est le service de l’autre qui fait vivre et ouvre un avenir.

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Dans la lettre aux Hébreux, on peut retenir quelques expressions :

« La foi est une façon de posséder ce qu’on espère » Il faut donc vérifier en quoi,  en qui on met notre espérance.

Abraham a eu l’audace de croire en une promesse sans aucune garantie : « Il partit sans savoir où il allait. » Nous en sommes tous là ! Qui sait aujourd’hui ce que sera notre demain. Quel est notre repère dans la traversée de notre vie ?

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Jeudi prochain, nous allons célébrer l’Assomption de la Vierge Marie. En nous réjouissant de sa gloire, il faut se souvenir d’une parole du Magnificat : « Il relève Israël, son serviteur, il se souvient de son amour, de la promesse faite à nos pères en faveur d’Abraham et de sa race à jamais. »

Comme Abraham, comme les Hébreux en Egypte, Marie a cru en la promesse. Comme le peuple élu, elle a traversé les pires épreuves. Dieu tient sa promesse.

P. Daniel Boëton