St Joseph des Champs, le 14 juillet 2019
15ème Dimanche du T.O. -C-
Deutéronome. 30, 10-14
Colossiens 1,15-20
Luc 10,25-37
Dans la parole que Moïse adresse au peuple, il y a trois consignes. Ecouter la voix du Seigneur. Observer ses commandements. Revenir au Seigneur.
Je retiens le verbe écouter.
Les débats que les médias nous proposent ne sont souvent qu’une occasion, pour chaque intervenant, d’imposer son point de vue, en coupant systématiquement la parole à celui qui s’exprime. Plusieurs parlent ensemble et le public ne comprend rien. On peut s’interroger sur notre capacité d’écoute. Quelques pistes de réflexion :
Ecouter, c’est donner de son temps à l’autre.
Ecouter demande qu’on se taise.
Ecouter, c’est ne pas couper la parole, c’est même la donner.
Ecouter, c’est accepter de prendre en compte la pensée de l’autre.
Ecouter, c’est le plus beau cadeau que nous puissions faire à quelqu’un.
Ecouter suppose une grande maitrise de soi pour s’ouvrir à qui est dans le besoin.
*
Et voilà que le récit de Luc nous présente une scène qui révèle une réelle qualité d’écoute entre deux intervenants que tout oppose. Quand le Docteur de la Loi juive aborde Jésus, on sent qu’il envisage un débat musclé ? Il veut coincer Jésus.
La Loi juive se dit en 613 articles. Quel est le plus important ? On en discutait sans jamais conclure. Dans le récit de Luc, le débat avance de question en question :
Le Docteur de la Loi : « Que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? »
Jésus : « Dans la loi, qu’y a-t-il d’écrit ? Et comment lis-tu ? »
Le Docteur de la Loi : « Qui est mon prochain ? »
Jésus : « A ton avis, lequel des trois a été le prochain de l’homme tombé entre les mains des bandits ? »
Si le récit ne dit rien de la réaction du Docteur de la Loi, il nous revient de nous laisser interroger par l’aventure du Samaritain. Il nous arrive d’être interpellés par une situation. Si elle peut être dramatique, elle est le plus souvent banale. Alors… !
* Devenons-nous proches de celui qui perturbe notre emploi du temps ?
* Comment réagissons-nous
– quand un voisin, ou un inconnu, a besoin d’un coup de main ou veut simplement un brin de causette,
– quand quelqu’un nous serine des bagatelles que nous connaissons par cœur ? *Sommes-nous de ceux dont on dit : « Il ne veut rien entendre ! »
Dans ses projets de route, Jésus a souvent été dérangé par tel ou tel qui avait besoin d’un secours. S’il a beaucoup parlé, il aussi beaucoup écouté.
L’évangélisation commence par l’écoute ! Une écoute vraie crée un lien qui peut ouvrir un horizon nouveau.