Pape François
Homélie du 24/03/2013 (trad. © copyright Libreria Editrice Vaticana)
« Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Béni soit le Règne qui vient ! » (Mc 11,9s)
Jésus entre à Jérusalem. La foule des disciples l’accompagne en fête… La foule l’acclame comme roi. Et lui ne s’oppose pas, il ne la fait pas taire (Lc 19,39s). Mais quel type de roi est Jésus ? Regardons-le : il monte un petit âne, il n’a pas de cour qui le suit, il n’est pas entouré d’une armée, symbole de force. Ceux qui l’accompagnent ce sont des gens humbles, simples, qui ont la capacité de voir en Jésus quelque chose de plus, qui ont le sens de la foi qui dit : « C’est le Sauveur. »
Jésus n’entre pas dans la ville sainte pour recevoir les honneurs réservés aux rois de ce monde… Il y entre pour être flagellé, insulté et outragé… ; il y entre pour recevoir une couronne d’épines, un bâton, un manteau de pourpre ; sa royauté sera objet de dérision. Il y entre pour monter au Calvaire chargé d’une poutre de bois…, pour mourir sur la croix. Et c’est justement ici que resplendit sa royauté selon Dieu : son trône royal est le bois de la croix…
Pourquoi la croix ? Parce Jésus prend sur lui le mal, la saleté, le péché du monde, et aussi notre péché, de nous tous, et il le lave, il le lave avec son sang, avec la miséricorde, avec l’amour de Dieu.
Regardons autour de nous : combien de blessures le mal inflige à l’humanité ! Guerres, violences, conflits économiques qui frappent celui qui est plus faible, soif d’argent…et de pouvoir, corruption, divisions, crimes contre la vie humaine et contre la création !
Et aussi — chacun de nous le sait et le reconnaît — nos péchés personnels : les manques d’amour et de respect envers Dieu, envers le prochain et envers la création tout entière. Sur la croix Jésus sent tout le poids du mal, et avec la force de l’amour de Dieu il en est vainqueur, il le défait dans sa résurrection.
C’est le bien que Jésus fait à nous tous sur le trône de la croix.
La croix du Christ embrassée avec amour ne conduit pas à la tristesse, mais à la joie, à la joie d’être sauvés et de faire un tout petit peu ce qu’il a fait le jour de sa mort.