2 Samuel 7,1-5. 8b-11-16

7,1 Le roi habitait enfin dans sa maison. Le Seigneur lui avait accordé la tranquillité en le délivrant de tous les ennemis qui l’entouraient.
2 Le roi dit alors au prophète Nathan : « Regarde ! J’habite dans une maison de cèdre, et l’arche de Dieu habite sous un abri de toile ! »
3 Nathan répondit au roi : « Tout ce que tu as l’intention de faire, fais-le, car le Seigneur est avec toi. »
4 Mais, cette nuit-là, la parole du Seigneur fut adressée à Nathan :
5 « Va dire à mon serviteur David : Ainsi parle le Seigneur : Est-ce toi qui me bâtiras une maison pour que j’y habite ?
6 Depuis le jour où j’ai fait monter d’Égypte les fils d’Israël et jusqu’à ce jour, je n’ai jamais habité dans une maison ; j’ai été comme un voyageur, sous la tente qui était ma demeure.
7 Pendant tout le temps où j’étais comme un voyageur parmi tous les fils d’Israël, ai-je demandé à un seul des juges que j’avais institués pasteurs de mon peuple Israël : ‘Pourquoi ne m’avez-vous pas bâti une maison de cèdre ?’
8 Tu diras donc à mon serviteur David : Ainsi parle le Seigneur de l’univers : C’est moi qui t’ai pris au pâturage, derrière le troupeau, pour que tu sois le chef de mon peuple Israël.
9 J’ai été avec toi partout où tu es allé, j’ai abattu devant toi tous tes ennemis. Je t’ai fait un nom aussi grand que celui des plus grands de la terre.
10 Je fixerai en ce lieu mon peuple Israël, je l’y planterai, il s’y établira et ne tremblera plus, et les méchants ne viendront plus l’humilier, comme ils l’ont fait autrefois,
11 depuis le jour où j’ai institué des juges pour conduire mon peuple Israël. Oui, je t’ai accordé la tranquillité en te délivrant de tous tes ennemis. Le Seigneur t’annonce qu’il te fera lui-même une maison.
12 Quand tes jours seront accomplis et que tu reposeras auprès de tes pères, je te susciterai dans ta descendance un successeur, qui naîtra de toi, et je rendrai stable sa royauté.
13 C’est lui qui bâtira une maison pour mon nom, et je rendrai stable pour toujours son trône royal.
14 Moi, je serai pour lui un père ; et lui sera pour moi un fils. S’il fait le mal, je le corrigerai avec le bâton, à la manière humaine, je le frapperai comme font les hommes.
15 Mais ma fidélité ne lui sera pas retirée, comme je l’ai retirée à Saül que j’ai écarté de devant toi.
16 Ta maison et ta royauté subsisteront toujours devant moi, ton trône sera stable pour toujours.

A propos de cette lecture

David chef de bande est devenu roi par choix et l’onction du Seigneur. Il a réussi, Tous ses adversaires ont disparu, la royauté est maintenant ferme et bien établie en Israël. Il s’est bien battu et Israël est sorti de l’anarchie. Fier de lui, il prend conscience de l’écart qui existe entre le luxe de sa maison en bois de cèdre et la précarité, la rusticité de la tente dans laquelle réside l’arche d’Alliance, abritée, comme elle l’était durant la longue pérégrination à travers le désert.

En homme d’action, d’une générosité sans limite et plein de foi, il propose au prophète Nathan son ambition d’en faire autant pour Dieu et de lui construire un temple digne de Lui et « enfermer Dieu dans le périmètre d’un temple bâti en dur » comme s’il voulait fixer Dieu à l’endroit de son choix, alors qu’il a été toujours été le Dieu nomade accompagnant son peuple tout au long de sa marche au désert.

Alors que le prophète dans un premier temps avait donné son accord à David pour ce projet, voilà que Dieu, par la voix du même Nathan, revenant sur sa première parole, va lui révéler que l’essentiel est ailleurs et que le projet que David il a l’intention de réaliser ne lui convient pas : il ne s’agit pas de renverser les rôles. David n’a pas à imposer à Dieu ses vues et ses projets, il est invité à rester à sa place. Dieu lui rappelle que c’est lui qui a pris l’initiative et l’a pris au pâturage, derrière le troupeau. L’intention de David n’est pas du tout celle du Seigneur, c’est à lui qu’appartient l’histoire dont il garde l’entière initiative.

C’est un autre projet que le Seigneur a pour David. : il délaisse le projet de David d’une maison en bois pour la maison royale de David et une descendance : « Le Seigneur te fait savoir qu’il te fera lui-même une maison. Ta maison ta royauté subsisteront toujours devant moi, ton trône sera stable pour toujours ».

Pour comprendre ce passage il faut bien voir les motifs que Dieu met en avant « pour refuser d’avoir un sanctuaire stable et grandiose ». Cela rejoint l’énigmatique provocation de Jésus : « détruisez ce temple et en trois jours je le rebâtirai » mais non fait de main d’homme. Jn. 2,19-21, Mc. 14,58.

Noël Quesson relève ce motif de refus de la part de Dieu : «je ne suis pas un Dieu pour gens installés, mais un Dieu pour nomades, pour des gens en marche et je les accompagne dans leur cheminement, je loge sous la tente comme eux… »

Ce n’est pas à David de lui bâtir une maison. Par un jeu de mots, le mot maison est utilisé pour parler de lignage, Dieu révèle par Nathan qu’il s’engage à bâtir pour David une lignée et, il fera de sa lignée une maison. On parlera de la « maison de David » à propos de la lignée davidique. Pourquoi Dieu désire-t-il d’abord assurer la lignée de David et lui refuse-t-il de lui construire un temple ?

Nous avons ici un message divin annoncé à David qui contient toutes les promesses messianiques concernant la venue du Messie, de la lignée de David. La famille de David est désormais « dépositaire irrévocable de la royauté messianique par laquelle doit être réalisée cette promesse faite à Abraham. : Toutes les nations de la terre seront bénies en ta postérité » Bible annotée.

 Cette maison que Dieu lui promet sera bien longue à réaliser et elle aura besoin de la sollicitude de Dieu. Elle bénéficiera de sa fidélité jusqu’à la venue du Sauveur à Bethléem. En fait ce que Dieu propose à David c’est totalement l’inverse de son projet : c’est Lui qui va prendre sa place et qui sera le fondateur d’une dynastie, « une demeure éternelle » non faite de mains d’hommes, d’une lignée de laquelle sortira le Messie tant attendu.

Construire un temple n’est pas le plus important, ni l’essentiel. Dieu, maître de l’histoire, nous apprend ici à découvrir et respecter ses priorités. David aurait été heureux de pouvoir se glorifier d’avoir construit un temple à son Dieu. Dieu lui-même va s’en charger mais auparavant il désire se construire une demeure à travers David et sa descendance, jusqu’à la venue du Christ.

Dieu ne sera pas présent seulement dans un temple mais au milieu de son peuple et de la famille de David qui aura pour mission la louange et la fidélité au nom du Seigneur, jusqu’à l’accomplissement des promesses.

Car c’est dans sa lignée que naîtra le Sauveur, le Messie. Dieu voulait avant tout assurer une lignée avant de construire un temple qui sera un jour détruit de fond en comble. « Nous n’avons pas ici de demeure permanente, notre demeure c’est Dieu. La médiocrité est de se faire une demeure dans un plaisir, un repos, là où les âmes supérieures ne voient qu’un chemin » G. Thibon.

Dieu reprend la main. L’histoire ne sera pas aussi simple. Voilà une figure de Dieu qui nous est révélée et que le Christ confirmera, « le Fils de l’homme n’a même pas une pierre pour reposer la tête » : pour insister sur notre situation de pèlerins toujours en marche et que notre demeure n’est pas ici-bas.

Comment comprendre les versets 12-14-16 ?

Nous trouvons ici le passage du sens de maison-habitation au sens de maison-lignage qui permet de comprendre comment Dieu ne sera pas seulement présent dans le Temple qu’on pourrait construire mais surtout dans la famille de David et au milieu de son peuple. David pense à un avenir matériel reposant sur la puissance qu’il a établie par la force militaire et stratégique. Or, l’avenir repose uniquement sur Dieu, sur l’Alliance que Dieu a fait avec David et qui assurera la continuité de sa descendance grâce à la fidélité indéfectible de Dieu.

Jésus, issu de la lignée de David, par Joseph, « portera à une perfection insoupçonnée les relations d’amour filial entre le Messie et son Père. Alors il n’y aura plus besoin de Temple le voile du Temple se déchirera » Quesson.

David n’imaginait pas que Dieu pourrait aller jusqu’à faire sa demeure dans le corps d’une femme (Marie) et sa demeure dans le cœur de tout homme. « Il arrivera qu’on n’adorera plus sur cette montagne ni à Jérusalem mais on adorera en esprit et en vérité ». Jn. 4, 21

2e lecture : Romains 16,25-27

25 A Celui qui a le pouvoir de vous affermir selon l’Évangile que j’annonce en prêchant Jésus Christ, selon la révélation d’un mystère gardé dans le silence durant des temps éternels, mais maintenant manifesté et porté à la connaissance de tous les peuples païens par des écrits prophétiques, selon l’ordre du Dieu éternel, pour les conduire à l’obéissance de la foi, à Dieu, seul sage, gloire, par Jésus Christ, aux siècles des siècles ! Amen.

A propos de cette deuxième lecture :

Ces versets font partie de la finale de la lettre aux Romains.

Et, même si la plupart des exégètes prétendent que cette finale est une ajoute qui ne serait pas de la main de Paul, ce texte n’est pas sans importance à quelques jours de la prochaine fête de Noël. C’est une vibrante action de grâce pour la liberté et l’initiative de Dieu qui offre le salut à toutes les nations. « A Dieu qui est seul sage, par Jésus Christ, à lui soit la gloire ». C’est bien ce que Marie a fait en se fiant uniquement à la gratuité de l’amour de Dieu.

Malgré les difficultés que connaît la communauté, de la part des fauteurs de dissensions et de pièges dus à l’intégrisme des judaïsants « qui ne sont pas au service de notre Seigneur Jésus-Christ mais de leurs tripes » ; malgré cela éclate l’émerveillement et l’action de grâce de Paul lorsqu’il contemple les merveilles de la grâce dans le cœur de tous ceux qui ont été touchés par l’Évangile, dans le cœur de tous ceux à qui il a annoncé la Bonne Nouvelle.

C’est la grande doxologie finale de la lettre aux Romains : le secret merveilleux de Dieu est enfin révélé, dévoilé et le salut est donné à tous. Cette doxologie à la louange de Dieu, jaillit de l’émerveillement de Paul face à Dieu qui a le pouvoir d’affermir les croyants selon l’Évangile et de le proclamer à toutes les nations, selon le mystère resté caché. L’action de grâce est fréquente chez Paul : toute sa vie est action de grâce tant il perçoit Dieu à l’œuvre dans toute sa vie et celle des communautés. Paul, qui a parcouru tout le monde romain pour y annoncer la Bonne Nouvelle de Jésus et pour conforter et affermir tant de communautés dans leur cheminement et difficultés, sait que c’est le Seigneur qui affermit et que l’Esprit rend fort ceux qui s’engagent.

V.25 « La révélation d’un mystère » : de quoi s’agit-il ? Il ne s’agit pas de quelque chose d’inaccessible mais du projet de libération de Dieu, annoncé par les prophètes et révélé aujourd’hui de manière explicite selon la Sagesse de Dieu pleinement révélée par Jésus. Cette Sagesse de Dieu révélée en Éphésiens, 1, 4-6 : « Il nous a choisis en lui avant la fondation du monde pour que nous soyons saints et irréprochables sous son regard, dans l’amour. Il nous a prédestinés à être pour lui des fils adoptifs par Jésus-Christ ; ainsi l’a voulu sa bienveillance à la louange de sa gloire, et de la grâce dont il nous a comblés en son Bien-aimé », et qu’il constate à l’œuvre présentement. Ce mystère qui est révélation de Jésus Christ et du salut apporté par lui, ne sont donc pas seulement portés à la connaissance mais bien à l’œuvre.

V.26 Le travail d’affermissement selon l’Évangile, opéré par l’annonce de Jésus-Christ reste un mystère. C’est le mystère du salut longtemps caché et enfin révélé qui a pour but de conduire tous les hommes et toutes les femmes à la foi, à l’obéissance de la foi. C’est déjà de ce but que Paul parlait tout au début de sa lettre : « nous avons reçu grâce et apostolat pour prêcher, à l’honneur de son nom, l’obéissance de la foi parmi tous les païens, dont vous faites partie, » 1,5-6

V.27 La foi n’est rien d’autre que la réponse libre de l’homme à Dieu, son acceptation à entrer dans le projet de Dieu. C’est un oui qui est aussi un retour à Dieu et entrée dans une voie de renouveau, de renaissance et donc un refus du passé ; il nécessite la conversion, le renversement. C’est en ce sens qu’elle est obéissance, fruit d’une écoute qui ose accepter la Parole d’un autre, lui faire pleinement confiance et s’engager à sa suite sur sa seule parole. C’est un oui qui est aussi un retour à Dieu et entrée dans une voie de renouveau, de renaissance et donc un refus du passé ; il nécessite la conversion, le renversement. L’obéissance de la foi est le fruit d’une écoute qui ose accepter la Parole d’un autre, lui faire pleinement confiance et s’engager à sa suite sur sa seule parole. En accueillant pleinement la révélation d’amour de Dieu et en y répondant l’homme entre dans une relation toute spéciale avec Dieu, une relation d’amour qui répond à l’amour par l’amour. C’est en ce sens qu’on peut parler réellement d’obéissance et pas dans le sens d’une soumission contraignante, même si on sait que l’amour est toujours exigeant s’il est vrai.

Pour reprendre avec Feu Nouveau, « cette révélation ou plus exactement cette manifestation lumineuse en la personne de Jésus Christ requiert en réponse « l’obéissance de la foi », comprenons : l’obéissance qu’est la foi, la foi en Jésus Seigneur et Fils de Dieu. Il ne s’agit pas d’une soumission à des vérités théoriques mais de l’accueil de la personne même de Jésus, dans un élan de confiance absolue et dans un engagement total de vie à sa suite. Ce mouvement de confiance et d’adhésion s’explicite dans une écoute attentive et dans un abandon total entre ses mains. »

La Parole de l’Évangile est à la source, à l’origine de la réponse de la foi, en ce sens l’Évangile, la Bonne Nouvelle, interpelle l’homme, tout homme : tous les peuples païens sont appelés. Jésus-Christ est manifesté à la face de tous les peuples ! En est-il bien ainsi de nos jours ? Est-ce bien vrai ? En résumant ici le projet libérateur de Dieu annoncé jadis par les prophètes et révélé aujourd’hui à toutes les nations, Paul nous invite à contempler le mystère resté longtemps caché et maintenant porté à la connaissance de toutes les nations. De ceux qui étaient hier ses ennemis, Dieu en fait ses bien-aimés. Telle est l’œuvre de ce Dieu « sage ». Toute notre vie devrait concourir à cette annonce, à cette proclamation, même si elle semble parfois pauvre et timidement annoncée, il est certain qu’elle nous est parvenue aujourd’hui et qu’elle continue d’atteindre son but.

Aussi devons-nous nous essayer davantage à être plus occupés de ce que Dieu fait pour nous que de ce que nous faisons pour lui. « Le vrai, le grand problème, c’est d’être content de Dieu. Il est difficile d’être pratiquement, concrètement, content de Dieu de telle façon que l’on consente simplement à marcher chaque jour dans la joie d’être aimé gratuitement !  Marie a vécu ainsi. Elle a été contente de Dieu dans la joie d’être aimée. La gloire de Dieu, c’est d’aimer pour rien. C’est pour cette gloire-là que Dieu s’est fait homme. Et ce que nous pouvons lui apporter, c’est la joie de tout recevoir. C’est en cela qu’il avait besoin de Marie et qu’il a besoin de nous. Célébrer Noël avec Marie, c’est célébrer un Dieu qui nous aime bien !

« Et, selon le vœu de Paul qui résume tout le propos de l’ensemble de son épître sur la grâce de la Foi, ‘Que la gratuité de notre Seigneur Jésus soit avec vous !’ » Ruelle.

Luc 1, 26-38

« Dieu envoya son Fils né d’une femme »

L’évangile de ce jour nous conduit au cœur même de la célébration de ce dimanche. Depuis au moins 15 siècles, le quatrième dimanche de l’Avent nous fait célébrer l’annonce faite à Marie.

Le Père Benoit dans « Assemblées du Seigneur » s’empresse de mettre en garde contre une lecture qui en resterait au seul niveau psychologique ou anecdotique. « Le récit de l’Annonciation, écrit-il offre un bel exemple dont l’Évangile nous parle et dont il faut le lire. On aurait tort de n’y chercher que le compte rendu fidèle d’une conversation entre Marie et Gabriel, ou encore de n’en faire qu’une étude psychologique que saint Luc nous donne dans cette très belle page, à l’aide d’un dialogue qu’il rapporte entre la mère de Jésus et le messager céleste ».

Ce récit de l’Annonciation est en fait une mosaïque de citations bibliques qui nous en dit long sur l’enracinement de la foi de la première génération chrétienne à qui cet évangile était conté. Et c’est parce que nous n’avons plus cet enracinement que notre Noël a sombré dans l’anecdotique et dans des interprétations qui finalement mettent mal à l’aise. En ce dimanche marial de l’année liturgique, il faut nous demander qui est Marie, non pas à nos yeux mais aux yeux de Dieu ! Six mois après l’apparition à Zacharie dans le saint des saints.

Contraste entre les deux Annonciations : la première se déroule dans le cadre majestueux du Temple et l’annonce à Marie se fait dans l’humble bourgade de Nazareth. C’est Dieu qui prend l’initiative : l’ange Gabriel fut envoyé.

Gabriel apparu aussi à Daniel pour une révélation concernant la fin des temps. Daniel 9, 27-10,7. Et il consolidera une alliance avec un grand nombre.
Daniel 10,1 En l’an trois de Cyrus, roi de Perse, une parole fut révélée à Daniel, surnommé Balthazar : parole sûre ; haute lutte. Il pénétra la parole, l’intelligence lui en fut donnée en vision.
2 En ces temps-là, moi, Daniel, je faisais une pénitence de trois semaines.
3 je ne mangeais point de nourriture désirable ; viande ni vin n’approchaient de ma bouche, et je ne m’oignais point, jusqu’au terme de ces trois semaines.
4 Le vingt-quatrième jour du premier mois, étant au bord du grand fleuve, le Tigre,
5 je levai les yeux pour regarder. Voici Un homme vêtu de lin, les reins ceints d’or pur,
6 son corps avait l’apparence de la chrysolite, son visage, l’aspect de l’éclair, ses yeux comme des lampes de feu, ses bras et ses jambes comme l’éclat du bronze poli, le son de ses paroles comme la rumeur d’une multitude.
7 Seul, moi Daniel, je contemplais cette apparition ; les hommes qui étaient avec moi ne voyaient pas la vision, mais un grand tremblement s’abattit sur eux et ils s’enfuirent pour se cacher.

« Réjouis-toi » = Kaire cf Sophonie 3,14-18
14 Pousse des cris de joie, fille de Sion ! une clameur d’allégresse, Israël ! Réjouis-toi, triomphe de tout ton cœur, Fille de Jérusalem,
15 Yahvé a levé la sentence qui pesait sur toi ; il a détourné ton ennemi. Yahvé est roi d’Israël au milieu de toi. Tu n’as plus de malheur à craindre.
16 Ce jour-là, on dira à Jérusalem : Sois sans crainte, Sion ! que tes mains ne défaillent pas. Yahvé ton Dieu est au milieu de toi, héros sauveur ! Il exultera pour toi de joie, il te renouvellera par son amour ; il dansera pour toi avec des cris de joie,
18 comme aux jours de fête. J’ai écarté de toi le malheur, pour que tu ne portes plus l’opprobre.

Si on compare avec Luc 1 :

28 Il entra et lui dit :  » Réjouis-toi, comblée de grâce, le Seigneur est avec toi. « 
29 À cette parole elle fut toute troublée, et elle se demandait ce que signifiait cette salutation.
30 Et l’ange lui dit :  » Sois sans crainte, Marie ; car tu as trouvé grâce auprès de Dieu.
31 Voici que tu concevras dans ton sein et enfanteras un fils, et tu l’appelleras du nom de Jésus.
32 Il sera grand, et sera appelé Fils du Très-Haut. Le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son père ;
33 il régnera sur la maison de Jacob pour les siècles et son règne n’aura pas de fin. Marie devient la fille de Sion, elle reçoit la visite de son roi.

Pleine de grâce = c’est la faveur de Dieu. Pleine de grâce car choisie comme point d’impact de la grâce de Dieu.

Le salut est une pure initiative de Dieu.

Aucune description des vertus de Marie, elle est présentée à travers la faveur qui lui est faite et qu’elle reçoit.

Message de l’ange : c’est une initiative de Dieu envers elle.

Il annonce la future naissance de Jésus précisant son identité.

Identité de l’enfant à naître : il est présenté comme le Messie, issu de la lignée de David.

V.34 : je ne connais point d’homme : à interpréter au sens biblique : je n’ai pas de relations sexuelles. La question de Marie n’exprime pas le doute comme pour Zacharie, ni le manque de foi. Marie oppose une objection au projet de Dieu et demande une explication. La question de Marie porte sur le mode de conception alors qu’elle est actuellement vierge.

Cette question a pour but de mettre en relief le fait de la conception virginale de Jésus. La conception par l’Esprit postule une naissance virginale et Marie a engendré Jésus en restant vierge.

Dans cette page d’Évangile on trouve les principales affirmations de la foi postpascale : Jésus est le Messie promis et le Fils de Dieu « car il doit son existence humaine à l’acte créateur de Dieu, accompli dans le sein d’une vierge ».

Soulignons l’importance de la foi de Marie et sa disponibilité à se prêter à l’action de Dieu en elle.

V.38 « Voici la servante du Seigneur. Qu’il me soit fait selon ta parole »

Luc ne nous cache pas le trouble de Marie pour croire à la promesse inouïe de Dieu. Elle est la « fille de Sion », celle qui représente le peuple des pauvres du Seigneur. Le fait que l’Esprit la prenne sous son ombre suggère qu’elle est l’arche d’alliance, le lieu où Dieu peut vraiment être chez lui comme nulle part ailleurs.

Quand elle dit « Voici la servante du Seigneur », elle est pour Dieu celle qui accepte d’entrer dans son projet. Quand elle dit : « Je suis la servante du Seigneur », ce n’est pas là un acte d’humilité.  Elle se dit « d’accord pour entrer dans le projet de Dieu ». A partir de ce moment sa vie ne sera plus la suite plus ou moins réussie de ses propres projets, mais à travers elle se réalisera le mystère d’un Dieu qui visite les hommes. N’est-ce pas la grandeur de Marie ? Et n’est-ce pas maintenant à travers l’Église, à travers chaque croyant, que Dieu continue à visiter les hommes.