A propos des lectures de ce dimanche

Isaïe nous révèle comment Cyrus, un païen, reçoit l’investiture de la part de Dieu pour délivrer son peuple. Cela nous choque encore aujourd’hui autant qu’au temps d’Isaïe : Dieu appelle un potentat étranger à son service et pour cette mission il reçoit l’onction de Dieu, la faveur de Dieu. Le pouvoir que Cyrus détient il le reçoit tout entier du Seigneur pour ramener son peuple à Jérusalem.

On ne peut pas enfermer Dieu dans nos schémas de pensées.

Manifestement Isaïe est convaincu que Dieu ne se sert pas seulement de nos chemins habituels : le souffle de Dieu agit autrement que par les chemins auxquels nous sommes habitués.

Dieu est ce Dieu tout autre, qui nous parle de Dieu autrement que ce nous pensons, et qui agit autrement que selon nos projets et rêves personnels.

Cela veut dire que Dieu confie ses dons, une mission à qui il veut, sans tenir compte de sa religion, afin de sauver son peuple.

Comme dit notre pape François : « pas nécessaire de croire en Dieu pour être une bonne personne »

Paul résume ce qu’on devrait vivre intensément dans toute cellule de l’Église : la foi, l’espérance et la charité. Tout cela on le sait mais comment vivre la foi alors qu’on ne voit pas grand-chose, et que la fréquentation eucharistique diminue, l’espérance alors que tout semble aller mal ? la charité alors que la tendance est au repli identitaire ?

Voilà comment nous dit Paul, les Thessaloniciens vivent de fait leur vie chrétienne : « l’activité de la foi ». La foi n’est donc pas un bien que nous possédons une fois pour toutes et qu’il nous faut essayer de conserver pour nous seuls. La foi n’est pas un musée de vérités dont nous sommes les gardiens. Elle doit être active, sans cesse en recherche de Jésus Christ. Chaque jour, nous sommes appelés à opter à nouveau pour le Christ ressuscité à tout moment de la journée. Pour cela, nous avons besoin les uns des autres.

« L’amour qui se met en peine ». Vivre de la charité est dès lors bien plus qu’être gentil avec son petit camarade. Sans cesse le Seigneur nous appelle à avoir un amour inventif, créateur et dès lors une charité laborieuse et fatigante. Dans le domaine de l’amour nous ne sommes jamais quitte.

Il nous faut nous laisser désinstaller par l’amour du Christ qui nous invite à voir aujourd’hui les misères, les pauvres, les souffrances tellement proches et criantes qu’on risque de passer à côté.

« Votre persévérante espérance ». Dans les moments de découragement que nous connaissons tous, nous sommes tentés de laisser tomber les bras.

Persévérer dans l’espérance, c’est s’engager à se remettre en piste en s’aidant mutuellement les uns les autres.

 Cette triple tâche est difficile sinon humainement impossible.

Heureusement, l’apôtre nous encourage en nous affirmant que l’activité de la foi, le labeur de la charité et la constance de l’espérance sont l’œuvre de notre Seigneur Jésus Christ.

C’est dans la célébration eucharistique, l’écoute de la Parole de Dieu et dans le partage fraternel que nous pouvons trouver la source qui donne l’élan de toute vie chrétienne.   

 

C’est bien un piège qu’on vient tendre à Jésus à propos du denier à César !

Regardons ceux qui viennent à Jésus et leurs attitudes par rapport au pouvoir en place : les Pharisiens s’en accommodent comme un mal inévitable, « à condition que soit préservée la liberté religieuse », les Hérodiens sont tout à fait en faveur du pouvoir, les Zélotes prônent la résistance et refusent même de toucher l’argent romain.

Avant de poser leur piège ils commencent par flatter Jésus : « tu enseignes en vérité ». Ils insistent sur la vérité alors qu’ils sont tout le contraire.

Est-il permis payer oui ou non de payer l’impôt à César ?

*Jésus est bien conscient de l’hypocrisie et des intentions perverses des interlocuteurs qui feignent d’être préoccupé par cette question alors qu’ils ne se la posent nullement.

 Que Jésus réponde oui ou non il va s’attirer une partie des assistants : s’il dit oui on lui reprochera d’être du côté de César, s’il dit non on le dénoncera aux autorités politiques. « Dis-nous est-il permis ? »

 Il les interpelle par leur nom : « Hypocrites, » bien essayé !

*Il demande de se faire montrer la monnaie de l’impôt qui devait être payé en monnaie romaine (l’euro de l’époque !).

*Porter sur soi l’effigie de l’empereur exprime la soumission à l’empereur alors qu’on est appelé à être porteur de l’effigie de Dieu à qui on doit tout.

Cette monnaie est une image de l’idolâtrie

 Il renvoie la balle dans leur camp en leur demandant à son tour leur avis : de qui est cette effigie et cette inscription ?

Jésus dit : « Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu ».

Il ne dit pas : « donnez à César », mais « rendez-lui ». En d’autres termes, Ne refusez pas de payer l’impôt impérial. Sa conclusion est de restituer à chacun son dû. Jésus évite toute confusion entre le spirituel et le temporel. Il se borne à souligner que restituer à Dieu la louange qui lui est due ne peut que les éclairer sur leur responsabilité de restituer à chacun comme à la société, ce qu’on leur doit.

L’Évangile n’est pas neutre. Le croyant ne peut donc pas l’être non plus. La cité terrestre n’est pas à confondre avec le Royaume,

La cité terrestre est le lieu où apparaissent déjà les signes du Royaume, comme une anticipation et les croyants et communautés chrétiennes ont dans cet ordre, une fonction prophétiques originale à remplir.

 

Jésus nous redit ce qui fait notre dignité. Nous sommes les seuls à être porteurs de l’image de Dieu et nous sommes invités non seulement à nous en souvenir mais nous recevons comme mission de faire découvrir aux humains leur dignité : ils sont porteurs de l’image, de Dieu.

N’aurions-nous pas à demander à l’Esprit le discernement critique nécessaire pour assumer nos responsabilités propres ?  Il s’agit ici de bien plus que de l’art de payer ses contributions ou de ne pas tricher dans nos déclarations d’impôt mais rendre à Dieu ce que nous lui devons. Encore faut-il le reconnaître.