1ère lecture : Sagesse 6, 12-16
On pourrait « éclairer » le sens du passage de la Sagesse à partir du mot rencontre qui est un mouvement en deux temps : la mise en route, la quête, et la rencontre. Cahier Évangile 100 écrit : « deux mouvements se rejoignent : l’homme part en quête d’une direction pour sa vie. Il cherche la Sagesse et pense à elle nuit et jour…De son côté la Sagesse se montre la première, s’assied à la porte, recherche ceux qui sont dignes d’elle, apparaît, vient à la rencontre ». v16
L’auteur désire montrer l’importance de la Sagesse dans la destinée humaine : « il en décrit l’origine, la nature, l’action et indique les moyens de l’acquérir, enfin la représente à l’œuvre dans l’histoire d’Israël » Osty, il s’agit de la recherche incessante de Dieu par l’homme et de celle de l’homme par Dieu. Dans la suite du livre, la Sagesse fait place à Dieu, à son Esprit.
L’auteur s’adresse à des croyants découragés, méprisés afin de soutenir leur foi, il ne vise pas à faire un discours moralisateur mais il a en vue de fortifier leur foi en faisant l’éloge de la Sagesse qui avait si bien profité à Salomon. A ceux qui ont été fascinés par la culture païenne et les croyances grecques et tentés de relativiser la foi juive, il fait l’éloge de la Sagesse, ce trésor qui vient de Dieu et confié tout particulièrement à son peuple. Ainsi leur révèle-t-il le trésor précieux qui fut celui de Salomon et fit la grandeur de la nation. C’est bien la Sagesse que Salomon avait demandé à Dieu (1 R3, 9-13) : dans un songe il a demandé à Dieu la seule Sagesse pour la durée de son Règne.
La Sagesse fut bien son trésor unique et celui de son peuple.
La Sagesse est personnifiée, elle est présentée comme le passant dans la rue que je peux rencontrer sans y être préparé. Pour l’homme de la Bible, la Sagesse ne consiste pas dans la connaissance d’une science ; il s’agit d’être en route, en recherche afin de devenir et d’être juste. Ceux qui la cherchent sont des humbles qui se savent toujours en quête d’une connaissance plus profonde.
Alors comment acquérir la Sagesse ? Suffit-il de la désirer ? Elle semble ne pas se laisser accaparer. « L’auteur de Sagesse compare cette recherche à une vie studieuse vouée au labeur intellectuel : le juste lui consacre ses veilles ». E. Cothenet
Les traits et l’éloge de la Sagesse sont « repris par Paul et Jean et appliqués au Christ Verbe incarné et Sagesse de Dieu » Osty, Col 1,15 ; Héb 1,3 ; Jn 1,9
En Jésus devenant chair, la Sagesse de Dieu, s’est fait proche des hommes. Si la Sagesse est une réalité divine elle devient en Christ rencontre de Dieu et de l’homme et désormais cette rencontre de Dieu et de l’Époux ou l’Épouse ? est rendue possible parce que don gratuit dans la personne de son Fils et de l’Esprit. Pour résumer ce court passage : l’auteur nous invite à découvrir que l’initiative de la Sagesse vient de Dieu, elle est première : « elle se laisse trouver… » mais aussi la responsabilité de l’homme qui doit la demander, la chercher et l’accueillir.
2e lecture : I Thessaloniciens 4, 13-18
Il ne faut pas être croyant pour vouloir se poser des questions sur l’au-delà de la mort. Beaucoup tentent de se fabriquer des réponses à ces questions. Aussi, notre imagination continue-t-elle aujourd’hui de nous jouer des tours à ce propos. C’était déjà le cas pour la toute première communauté chrétienne. Que dit Paul ? Les chrétiens de Salonique n’ignoraient pas la mort et la résurrection de Jésus. Ils n’ignoraient pas que ceux qui se sont endormis dans la mort soient promis à la résurrection. C’était là la vérité élémentaire de l’enseignement chrétien. Mais, dit Paul, la vérité n’élude pas le problème. Il ne suffit pas de savoir. Encore faut-il en vivre quand on est confronté au mystère de la mort. « Il ne faut pas vous désoler comme les autres qui n’ont pas d’espérance » (v.13). Du coup, ce texte rejoint les questions essentielles que pose la mort à toute conscience humaine. L’important, est-il de se préoccuper de la vie après la mort ou de la vie avant la mort ? Nous ne devons pas être dans l’attente d’être
Matthieu 25, 1-13
La parabole des dix jeunes filles fait partie d’un groupe de trois paraboles centrées sur l’avènement du Fils de l’homme.
Dans les trois cas l’époux, le maître attendu tarde à venir, évoquant par là le retard de la parousie, du retour du Seigneur et va révéler l’attitude profonde des uns et des autres, et dans ce passage des 10 jeunes filles appelées à accompagner l’époux.
Parmi elle il y a celles que l’on appelle les sages, les avisées et celle que l’on dit être folles, deux expressions qui révèlent l’attitude profonde des unes et des autres. !!!
Nous sommes à des noces. La mariée attend dans la maison de ses parents la venue de son époux avec ses amis…
Lorsque celui-ci arrive solennellement chercher sa fiancée pour l’introduire dans la maison où va se dérouler la bénédiction et le repas de fête, un cortège joyeux part à sa rencontre à la lumière de torches pour l’escorter jusqu’à la demeure nuptiale.
Au passage vous avez remarqué que le texte ne parle jamais de l’épouse.
Voilà tout le sens de l’existence de ces vierges, qui sont choisies pour accompagner la fiancée jusqu’à la demeure de son époux lorsqu’il arrivera pour former le cortège.
Toutes attendent et veulent accueillir l’époux mais avec des degrés de motivations différents, qui est exprimé dans les expressions : 5 sont avisées et 5 folles.
Que veut nous dire le Christ ? Ce qui différencie les deux groupes c’est qu’on nous dit que les sages avaient apporté une réserve d’huile et les folles n’en avaient pas prévue- ne pensant pas que l’époux se ferait attendre aussi longtemps.
Un fait est clair c’est qu’elles s’assoupissent toutes, toutes elles dormaient durant l’attente de l’époux qui tardait à venir.
L’huile qui leur a manqué et qu’elles n’ont pas prévue : c’est tout simplement leur nonchalance, leur superficialité, leur manque de patience, leur négligence, leur distraction…elles n’étaient plus à fait motivées lorsqu’il est arrivé…leur lampe témoin de leur désir de l’accompagner était en train de s’éteindre…Il fallait raviver le désir, leur amour…
Et c’est pour cela- ça nous choque- que les 5 sages n’ont pu donner de leur désir, de leur motivation, aux 5 dites « folles ».
Qu’est-ce que ce manque de réserve d’huile ?
L’huile c’est ce qui alimente la flamme, et qui s’épanouit dans des gestes d’amour, de confiance…
Il ne faudrait d’ailleurs pas trop chercher ce que veut dire ce symbole : une parabole garde toujours le secret de ses symboles…mais essayons de chercher le sens que Christ veut nous révéler. Il s’agit d’être prêt et pour cela être vigilant.
Être vigilant : ce n’est pas s’empêcher de dormir, mais nourrir accueillir, vêtir, soigner, visiter le pauvre notre frère, comme Mt nous le dira à la fin de ce chapitre. La fidélité, l’engagement est une affaire personnelle
Jésus nous donne un conseil : nous sommes le cortège nuptial du Fils de l’homme : nous devons vivre dans l’attente de l’espérance de son retour, et pour cela il nous dit : vivez pleinement chacun de vos jours….
Soyez des gens pleins d’espérance, ne vous lamentant pas de son retard ou de ce qui nous semble être son absence.
Soyez des gens pleins de prudence et de sagesse et qui ne se laissent pas distraire par demain et par hier, soyez des gens présents au présent.
Car nous avons cette certitude : le Royaume vient
La sagesse des sages consiste à avoir compris que là est l’essentiel de la vie : ce qu’on n’a pas fait ne pourra pas être rattrapé.
Celles qu’on appelle les « folles » ont tout simplement négligé de faire provision d’huile, d’agir en conséquence de l’amour dont elles se prétendaient les servantes.
Comme dit Jésus il ne suffit pas de dire « Seigneur » …encore faut-il vivre en conformité avec ce que nous professions et croyons.