Fête du Bienheureux Marie-Joseph Cassant
En référence au livre d’Aggée 1, 1 à 2, 9
JEAN-MARIE COUVREUR « SA « GRACE » FUT DE FAIRE CONFIANCE »
Il me semble que notre frère Marie-Joseph répond à des attentes fortes des jeunes et des moins jeunes d’aujourd’hui. Il avait peu de moyens humains. Il n’avait rien d’un jeune, beau et fort, brillant, capable de plaire et d’attirer. Sa « grâce » fut de faire confiance et d’accueillir la main tendue et le cœur aimant de guides sûrs, son curé d’abord, à Casseneuil, son village natal, en Lot et Garonne, et puis surtout le Père André Mallet qui fut son maître des novices. Sans ce curé, sans ce guide spirituel de l’abbaye, il se serait découragé devant ses limites personnelles pour affronter la vie humaine et la vie dans un monastère cistercien. Plus que jamais, les jeunes ont besoin d’adultes, de spirituels pour les aider à s’accueillir et à affronter la vie telle qu’elle est sans se décourager.
En outre, le frère Marie-Joseph a bénéficié d’une communauté de vie. Dans un monde tellement marqué par l’individualisme, les jeunes ont besoin de rencontrer un groupe, une communauté qui leur donnent d’oser affronter le quotidien, dans la joie d’une vie partagée…
Après la mort du P. Marie-Joseph Cassant, le 17 juin 1903, un grand silence se fit au monastère à son sujet. Le Père Abbé de l’époque, Dom Candide, fit pression sur sa communauté pour qu’il en soit ainsi. Il estimait que la vie d’un moine devait rester cachée en Dieu. Pourtant, à l’insu de l’abbé, certains frères vouaient un culte à leur frère. Le P. André, qui avait été son maître des novices puis son père spirituel, impressionné par la vertu du P. Joseph, avait préparé une « relation ». C’est seulement après l’élection abbatiale de P. André, comme successeur de D. Candide, que l’on envisage d’écrire une biographie qui paraîtra en 1926, puis en 1931, sous le titre : « Fleur du Désert ». Ces ouvrages allaient contribuer à mieux faire connaître le frère Joseph. Des bienfaits de plus en plus nombreux étaient attribués à l’intercession du P. Marie-Joseph. En 1936, on envisagea d’introduire sa cause.
Le miracle retenu par Rome a d’abord été « mis de côté » (suite au procès informatif de Toulouse : on ne sait pas bien pourquoi !!!), alors qu’il s’était produit en 1936. Il concerne un enfant de 9 ans atteint d’une méningite cérébrospinale purulente. Craignant une issue fatale, le docteur Pradel avait fait hospitaliser Jean Delibes, le jeudi 28 mai 1936. Le vendredi soir, l’état du malade s’était encore aggravé. Après cette visite, à l’insu de tous, le Dr Pradel pria le Père Marie-Joseph pour lui demander la guérison du petit Jean. Soudainement, le samedi matin, Jean sentit disparaître la raideur de sa nuque et de ses membres. Il ne souffrait plus non plus de la tête. Les médecins ne purent que constater le fait : « l’enfant était en excellent état, les signes méningés avaient disparus et la température était tombée » (déclaration du Dr Calvet). Ce fut pour le professeur Calvet une grande surprise de constater une guérison aussi rapide. Quant au Dr Pradel, il revint à la clinique pour voir son petit malade, le samedi soir, et fut grandement étonné, lui aussi, de constater une amélioration aussi rapide et aussi complète. A la mère de l’enfant, ce dernier déclara : « Il y a ici une force supérieure à la médecine. » Le miraculé est toujours vivant et en bonne santé même si son âge commence à se faire sentir.