Lecture du livre de Jérémie 31,31‑34

 

31         Voici venir des jours, déclare le Seigneur, où je conclurai

             avec la maison d’Israël et avec la maison de Juda

             une Alliance nouvelle.

 

32         Ce ne sera pas comme l’Alliance

             que j’ai conclue avec leurs pères,

             le jour où je les ai pris par la main

             pour les faire sortir d’Égypte

             mon Alliance, c’est eux qui l’ont rompue,

             alors que moi, j’avais des droits sur eux.

 

33         Mais voici quelle sera l’Alliance

             que je conclurai avec la maison d’Israël

             quand ces jours‑là seront passés,

             déclare le Seigneur.

             Je mettrai ma Loi au plus profond d’eux-mêmes;

             je l’inscrirai dans leur cœur.

             Je serai leur Dieu,

             et ils seront mon peuple.

 

34         Ils n’auront plus besoin d’instruire

             chacun son compagnon,

             ni chacun son frère en disant

             « Apprends à connaître le Seigneur!

 

« Car tous me connaîtront, des plus petits jusqu’aux plus grands, déclare le Seigneur. Je pardonnerai leurs fautes,

je ne me rappellerai plus leurs péchés.

 

 

Texte unique dans son genre car le peuple hébreu imaginait volontiers un nouveau temple, un nouveau roi, une nouvelle Jérusalem, mais jamais une nouvelle alliance.

L’annonce d’une nouvelle Alliance, que fait le prophète Jérémie dans la péricope de ce dimanche, avait été préfigurée lorsque, par le sang des agneaux mis sur les linteaux des portes, le peuple put sortir d’Egypte et avait été sauvé. Le prophète proclame ici, au nom du Seigneur, des promesses inouïes, des promesses qui se verront d’ailleurs réalisées en Christ. Seul Luc parlera de la nouvelle Alliance que le sang de Jésus va sceller : « Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang qui est répandu pour vous » Lc. 22,20. Jésus reprendra les termes de ce texte lors de son dernier repas avec ses disciples : « Ceci est le sang de l’Alliance nouvelle ». C’est dans le sang du Christ à la croix que sera scellée cette fois la Nouvelle Alliance.

 

  1. 32 Le constat d’échec de Jérémie, c’est que, au long des siècles de l’histoire d’Israël, la proposition d’Alliance : « Je conclurai avec la Maison d’Israël et avec la Maison de Juda », a été sans cesse renouvelée de la part de Dieu mais bien mal vécue de la part de l’homme.

Nous sommes au 7e siècle, l’heure la plus désespérée de l’Espérance d’Israël : deux fois les armées de Babylone ont investi Jérusalem : en 597 et en 587. C’est alors que Dieu prend l’initiative de nous révéler qui Il est : un ‘Dieu Père’ proposant une relation d’amour. Cette relation d’amour, les juifs lui ont donné le nom de nouvelle Alliance. Au long des siècles, ils ont médité cette proposition inouïe du Dieu Tout-puissant ; il s’agit bien d’une « proposition » de Dieu, car c’est toujours Dieu qui prend l’initiative. « Dieu dit : Voici venir des jours où je conclurai avec la Maison d’Israël et avec la Maison de Juda une Alliance Nouvelle. »

 

C’est exactement ce qui se passe ici dans ce texte de Jérémie. Il fait un constat d’échec : le peuple de Dieu, lié à Dieu par une Alliance en principe irrévocable de part et d’autre, ne se conduit pas du tout comme il le devrait, comme le peuple de Dieu. C’est là le constat d’échec. Mais au lieu de s’en désespérer, Jérémie en déduit que Dieu trouvera bien le moyen de changer le cœur de l’homme.

 

Alors qu’on est au plus bas, c’est la première fois que Jérémie ose parler d’une alliance nouvelle : il ne parle de restauration car l’alliance du Sinaï était bien considérée comme définitive. Quelle audace ! Quelle est cette nouvelle Alliance ? Dieu ne peut pas rafistoler une alliance. La réforme de Josias, en 622, a été sans lendemain. Il fallait un renouvellement du cœur humain et seul Dieu pouvait opérer lui-même ce changement de dispositions.

 

  1. 33 Ce texte est un texte majeur dans le livre de Jérémie car il ne s’agira plus de la loi sur les tables de pierre mais la Loi que Dieu va graver dans le cœur des croyants.

Quand Jérémie prononce l’oracle que nous lisons «  voici venir des jours » cela veut dire que c’est la première fois qu’il ose parler d’une Alliance nouvelle depuis celle du Sinaï. Il ne s’agit pas d’une trahison ni seulement d’une restauration de l’Alliance du Sinaï, fondée sur la Loi donnée par Dieu à Moïse : considérée comme définitive, à laquelle le peuple avait promis fidélité et cependant y avoir été infidèle et l’avoir rompue à de nombreuses reprises. Chaque fois le Seigneur avait pardonné et repris l’initiative de l’Alliance. Il ne s’agit pas de cela mais d’une nouveauté radicale : »je mettrait ma loi au milieu d’eux et je l’écrirai sur leur cœur ». La loi n’est pas supprimée, elle inscrite par Dieu sur le cœur de l’homme.

v.31 : « Voici venir des jours oracle de Yahvé »: au moment où Jérémie prononce cet oracle ce sont des jours où le Temple et les murs de la ville seront démantelés, détruits et les habitants déportés à Babylone.

 

« Quand Jérémie parle d’alliance nouvelle, ce n’est pas qu’il s’en prenne à l’alliance ancienne. Il s’en prend au caractère juridique et légaliste qui menaçait sans cesse l’alliance précédente. Israël aurait pu croire qu’en vertu de ce contrat, ses mérites lui donnaient barre sur Dieu. C’est contre une telle religion, où la grâce semblait être un dû et l’amour un marché, que le prophète proteste. Il fait éclater la notion juridique d’alliance et la transforme en relation d’amour. »

L’oracle de Jérémie est tellement inouï que le judaïsme traditionnel le passera sous silence, tant il permet un changement radical et  une capacité nouvelle de servir Dieu et d’être trouvé fidèle.

En réalité le prophète s’en prend à une compréhension faussée de l’Alliance qui laissait croire qu’en raison du choix  Israël avait des droits sur Dieu.

C’est de cet acte fondateur que nous faisons mémoire aujourd’hui. Nous savons combien toute religion est sans cesse menacée de se dégrader en rites et les rites en formalisme. Il y a toujours urgence d’un retour à Jérémie, plus particulièrement quand il s’agit des pratiques chrétiennes, de notre liturgie. C’est contre une telle conception que s’insurge le prophète, contre la conception de la gratuité de son amour perçue comme un dû, comme un marché.

 

Ce texte fondateur de Jérémie nous dit que Dieu s’est choisi un peuple dont il s’engage à être l’unique Dieu. Quelle est cette nouvelle Alliance ? Elle est radicalement différente, non pas comme l’Alliance conclue avec leurs Pères. Dieu va dénoncer toutes les ruptures d’Alliance : « mon Alliance qu’eux ont rompue, bien que Moi je fusse leur maître ».

L’alliance nouvelle: elle est d’abord le fruit d’une initiative du Seigneur, en faveur de son peuple adultère. Elle n’est pas une affaire d’observance rituelle ou juridique : il n’est même pas fait mention d’un médiateur  quelconque : c’est Dieu lui même qui va conclure l’Alliance comme s’il s’agissait d’une relation d’amour. « Je serai leur Dieu, ils seront mon peuple ».

 

Que comporte-t-elle ? La connaissance de Dieu dans une réciprocité de relations qui est une des caractéristiques principales de l’Alliance nouvelle. Elle est faite d’intériorité : «  je mettrai ma loi au dedans d’eux et sur leur cœur l’écrirai » v.33.

Telles sont les trois caractéristiques de la nouvelle Alliance. Le Christ la révélera en insistant sur la gratuité de l’amour au cœur même de l’Alliance.

 

« Ils me connaîtront tous » hier la loi était inscrite sur  des tables de pierre ; désormais cette connaissance sera donnée à tous et sera inscrite dans le cœur des croyants. C’est désormais à travers les événements de la vie que le peuple apprendra à connaître Dieu au cœur de l’Alliance.

L’alliance nouvelle n’est pas seulement une relation interpersonnelle, elle est à vivre dans sa dimension communautaire. C’est avec la communauté d’Israël que le Seigneur va conclure une alliance nouvelle.

La structure de la personnalité d’un chacun sera à tel point régénérée que chacun, sans qu’il ne soit plus nécessaire d’être instruit par d’autres « se laissera instruire par Dieu, qui sera vraiment Dieu pour eux et pour lui un peuple »  v.33-34.

 

Faire mémoire d’une alliance inscrite dans nos cœurs, et non dans le savoir théorique du catéchisme, c’est nous demander, huit jours avant la semaine sainte : quel Dieu connaissons-nous, en quel Dieu croyons-nous ou nous ne croyons pas, quel Dieu refusons-nous de croire s’il ne nous fait pas vivre debout ?  La foi du peuple de Dieu n’a pas à se nourrir de la nostalgie d’un passé révolu. Elle doit se tourner résolument vers l’avenir de Dieu que nous ouvre Jésus-Christ dans sa passion, sa mort, sa résurrection.

Quand il aura  l’audace d’entrer dans cette alliance nouvelle, « plus personne n’aura à instruire son compagnon en répétant :’Apprenez à connaître le Seigneur’, car ils me connaîtront tous,  petits et grands ».

Le texte se termine par un propos inouï : l’annonce du pardon des péchés  Il est dit «Je pardonne leur crime ; leur faute, je n’en parle plus » ! Sa place ici n’est pas fortuite : le pardon précède tout le reste,  il est la base d’une Alliance solide. Jérémie dit en 30,12 que le péché du peuple est inguérissable et qu’il est donc incapable de faire le premier pas : comme toujours c’est donc Dieu qui intervient en premier.

« Chacun de nous est invité à entrer dans cette Alliance Nouvelle et chacun peut reprendre à son compte les paroles du psaume 50 qui répond à cette première lecture : «  Crée en moi un cœur pur, ô mon Dieu, renouvelle et raffermis au fond de moi mon esprit ».Feu Nouveau 55.2 p. 89

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous nous le rappelons à chaque Eucharistie : l’alliance nouvelle dans son sang qui est versé pour nous et pour la multitude en rémission des péchés.

 

Peut-être est-ce faute de n’avoir pas pris au sérieux cette alliance nouvelle, qu’il faut se fatiguer à faire de la catéchèse !

 

 

Nous avons eu depuis le début du carême plusieurs textes d’Alliance : alliance de Dieu avec Noé, avec Abraham. Alliance du Sinaï « conclue avec leurs pères, le jour où je les ai pr_s par la main pour les faire sortir d’Egypte ». Des alliances tumultueuses car remplies d’infidélités.

Ce sera l’inauguration d’une relation nouvelle, où la vie de l’homme pardonné deviendra réponse d’amour à l’amour premier du Seigneur : «  je serai leur Dieu, ils seront mon peuple »

 

Jér 31,3 : « d’un amour éternel je t’aime. Aussi c’est par ma fidélité que je t’attire à moi »

Jn 12,32 : »quand j’aurai été élevé de terre…

*Dans le commentaire de Jésus de la multiplication des pains, Jésus se réfère à cet oracle :Jn 6,45 : «  il est écrit dans les livres des prophètes tous seront enseignés par Dieu »

v46 : »c’est ainsi que vient à moi celui qui a entendu et s’est laissé instruire par le Père »’

*Lors de l’institution de l’ Eucharistie Jésus s’y réfère encore : Lc 22,20 : «  cette coupe, c’est la nouvelle alliance en mon sang (grâce à mon sang ) répandu pour vous…

*Paul rendra grâce à Dieu de l’avoir rendu capable d’être serviteur d’une alliance nouvelle, non de la lettre mais de l’Esprit qui fait vivre 2Cor 3,6

 

 

C’est beau la foi ! Et les prophètes, comme chacun sait, n’en manquent pas. Quand tout va mal, ils ne disent pas « tout est perdu », au contraire, ils trouvent justement de nouvelles raisons d’espérer !

 

 

« Voici venir des jours… » : toute la Bible est tendue vers l’avenir, avec cette certitude inébranlable que les Jours promis par Dieu viendront. La caractéristique des prophètes, c’est de savoir regarder avant tout le monde l’éclosion des bourgeons. « Voici venir des jours où je conclurai avec la Maison d’Israël et avec la Maison de Juda une Alliance Nouvelle »: nous rencontrons le mot Alliance à chaque pas dans la Bible ; si souvent que c’est le titre même de la Bible : quand nous disons « Ancien Testament », en fait, nous devrions traduire « Ancienne Alliance », et « Nouveau Testament », « Nouvelle Alliance », parce que le mot grec qui veut dire « alliance » a été traduit en latin par « testamentum », ce qui a donné en français « Testament » (malheureusement, quand nous entendons « testament » en français aujourd’hui, nous ne pensons pas « alliance », mais nous pensons acte chez le notaire pour distribuer nos biens, ce qui évidemment n’a rien à voir ! ).

 

Pourtant, il est heureux que le mot « alliance » soit le titre de la Bible, parce que c’est la grande particularité de la foi juive et chrétienne ! Par lui‑même, l’homme ne peut atteindre Dieu. Il peut bien imaginer un Être Suprême, mais il ne peut pas le connaître, parce que Dieu est le Tout Autre.

 

quand le peuple a été divisé en deux, après la mort du roi Salomon, il y avait le royaume de Juda au sud, avec Jérusalem comme capitale, et le royaume d’Israël au nord, avec Samarie comme capitale. Ici l’expression « je conclurai avec la Maison d’Israël et avec la Maison de Juda une Alliance Nouvelle » signifie que la promesse de Dieu est valable pour le peuple tout entier, malgré les vicissitudes de l’histoire.

 

« Une Alliance Nouvelle »: cette expression « Alliance Nouvelle » ne signifie pas que Dieu aurait changé d’avis, comme s’il y avait eu une première Alliance, puis une deuxième différente… Ce ne sera pas une Alliance différente, mais une nouvelle étape de la même Alliance. « Ce ne sera pas comme l’Alliance que j’ai conclue avec leurs pères… » ; cette Alliance, le peuple n’y a pas toujours été fidèle. Pour être fidèle à l’Alliance, c’était bien simple, le chemin était tout tracé, il suffisait de respecter la Loi. Mais, à chaque époque, les prophètes ont dû ouvrir les yeux du peuple élu sur ses manquements à la Loi. Cette Nouvelle Alliance sera sans faille du côté de l’homme.

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« Le jour où je les ai pris par la main pour les faire sortir d’Égyp­te » , c’est le rappel de l’Exode, l’étape fondatrice du peuple élu, son expérience fondamentale. C’est là qu’il a découvert pour la première fois l’action libératrice de Dieu.

 

« Mon Alliance, c’est eux qui l’ont rompue, alors que moi, j’avais des droits sur eux. » Dieu a fait ses preuves, si l’on peut dire, en libérant son peuple de l’esclavage en Égypte ; et l’Alliance entre Dieu et Israël est fondée sur cette expérience. Quand Dieu pro­pose son Alliance à Moïse, Il l’envoie dire au peuple : « vous avez vu vous-même ce que j’ai fait (à l’Égypte), comment je vous ai pris sur des ailes d’aigle et vous ai fait arriver jusqu’à moi. Et main­tenant, si vous entendez ma voix et gardez mon Alliance, vous serez ma part personnelle parmi tous les peuples ‑ puisque c’est à moi qu’appartient toute la terre ‑ et vous serez pour moi un royaume de prêtres et une nation sainte. » Et alors le peuple a pris un engage­ment solennel : « tout ce que le Seigneur a dit (c’est‑à‑dire la Loi), nous le mettrons en pratique. » Et donc, tout manquement à la loi est une rupture de l’Alliance.

 

« Mais voici quelle sera l’Alliance que je conclurai avec la Maison d’Israël quand ces jours‑là seront passés, déclare le Seigneur. » « Ces jours‑là », ce sont les jours de l’infidélité du peuple autrement dit, une nouvelle étape commence ; et Dieu continue « je mettrai ma Loi au plus profond d’eux-mêmes, je l’inscrirai dans leur cœur. » Au Sinaï, Dieu avait inscrit sa loi sur des tables de pierre ; désormais cette loi sera inscrite dans le cœur même de l’homme : tant que la loi n’est inscrite que sur des tables de pier­re ou dans des livres, elle peut bien rester lettre morte, toutes les promesses de conversion les plus sincères (et il y en a eu de nom­breuses dans l’histoire d’Israël comme dans chacune de nos vies!) ont toujours été suivies de rechutes. Pour que la Loi de Dieu devienne intérieure à l’homme, comme une seconde nature pour lui, c’est le cœur même de l’homme qu’il faut changer !

 

« Je serai leur Dieu et ils seront mon peuple »: cette appartenan­ce réciproque était le programme ‑ on pourrait dire la devise – de l’Alliance. Une appartenance réelle qui s’exprime par le mot « connaître »: dans la Bible, « connaître » n’est pas de l’ordre de l’intelligence ; il s’agit d’une relation d’intimité (on dit que l’époux « connaît » son épouse, et l’épouse « connaît » son époux). Et l’Ancien Testament n’hésite pas à employer des mots du langage de l’intimité et de l’amour pour qualifier les relations entre Dieu et son peuple. « Tous me connaîtront, des plus petits jusqu’aux plus grands… » Et parce que tous connaîtront Dieu tel qu’Il est, c’est‑àdire le Dieu d’amour, ils pratiqueront de bon cœur la loi donnée par Dieu pour leur bonheur.

 

Cette expression « Alliance Nouvelle » ne se trouve qu’une seule fois dans l’Ancien Testament, ici, chez Jérémie ; mais d’autres prophètes rediront cette même espérance. Ézéchiel par exemple: « Je vous donnerai un cœur nouveau, je mettrai en vous un esprit nouveau ; j’enlèverai de votre corps le cœur de pierre et je vous donnerai un cœur de chair »; « Je mettrai en vous mon propre Esprit, je vous ferai marcher selon mes lois, garder et pratiquer mes coutumes » (Ez 36, 26‑27).

 

« Voici venir des jours… » , disait Jérémie. Avec Jésus, ces jours sont venus. En instituant l’Eucharistie, Jésus a fait expressément allusion à la prophétie de Jérémie : « cette coupe est la Nouvelle Alliance en mon sang versé pour vous » (Lc 22, 20). Il veut dire par

là que c’est dans sa vie donnée entre nos mains que nous connais­sons enfin la profondeur de l’amour de Dieu pour nous.