Actes 4/8-12

7    Ils firent amener Pierre et Jean au milieu d’eux et les questionnèrent :« Par quelle puissance, par le nom de qui, avez-vous fait cette guérison ? »

8    Alors Pierre, rempli de l’Esprit Saint, leur déclara : « Chefs du peuple et Anciens,

9 nous sommes interrogés aujourd’hui pour avoir fait du bien à un infirme, et l’on nous demande comment cet homme a été sauvé.

10 Sachez-le donc, vous tous, ainsi que tout le peuple d’Israël : c’est par le nom de Jésus le Nazôréen, lui que vous avez crucifié mais que Dieu a ressuscité d’entre les morts, c’est par lui que cet homme se trouve là, devant vous, bien portant.

11 Ce Jésus est la pierre méprisée  de vous, les bâtisseurs, mais devenue la pierre d’angle.
12 En nul autre que lui, il n’y a de salut, car, sous le ciel, aucun autre nom n’est donné aux hommes, par lequel il nous faut être sauvés. »

 

A propos de la 1ère lecture :

 

Sauvés par le Nom de Jésus

 

Ce thème du salut par Jésus apparaît de manière frappante  dans la prédication des apôtres après la résurrection de Jésus ; il est repris durant la liturgie du temps pascal.

Rappelons-nous qu’au temps de Jésus le mal physique et moral étaient confondus et toute souffrance physique, pensait-on, avait une cause morale. La guérison de l’aveugle né en Jean 9 le révèle clairement : «  Rabbi, qui a péché, lui ou ses parents, pour qu’il soit né aveugle ? »

Au chapitre précédent Pierre et Jean ont remis sur pieds un paralysé. Ils ont violé la règle importante qui  préserve le Temple du contact des infirmes, réputés pécheurs.

Ils ont excédé les autorités: les prêtres, le commandant du temple, les Sadducéens, toutes les forces du pouvoir  qui se sont toute réunies pour les convoquer et leur demander de rendre compte de leurs actes. Car, alors qu’on le leur avait interdit, ils continuent à enseigner le peuple et à annoncer Jésus, ressuscité d’entre les morts,

C’est à l’intérieur d’un procès qu’ on demande aux apôtres : «  à quelle puissance ou quel nom avez-vous eu recours pour faire cela ? »

Lorsque Jésus chassait des démons, il rencontrait beaucoup de méfiance de la part des scribes. On allait jusqu’à le soupçonner d’exorciser au nom du chef des démons. « Dans une telle manière de penser, le Christ apparaît comme l’anti-mal, si bien qu’il est à la fois un remède au mal physique et au mal moral.

La médecine contemporaine retrouve un conception du même genre dans la découverte du caractère psychosomatique de plusieurs maladies : le mal psychologique peut déclencher un mal physique ; une certaine prise de conscience peut entraîner une responsabilité morale, du moins partielle » Cél. Dominicale.

Après la mort de Jésus les disciples rencontrent la même méfiance lorsque, animés de sa force et de son Esprit,  ils osent parler en son nom et opérer des guérisons. Ils osent et leur audace non seulement étonne mais provoque.

Il n’est donc pas étonnant que les premiers témoins de l’Évangile soient confrontés immédiatement sur leur chemin, et dès le début de l’annonce de l’Évangile de la Résurrection, aux mêmes interpellations, aux mêmes soupçons, aux mêmes chefs d’accusation que ceux adressés à Jésus : « Dis-nous de quelle autorité tu agis ainsi ? Au nom de qui ? « Au nom de qui avez-vous guéri cet homme ? »

La foi est centrée sur le Nom de Jésus : c’est le Nom de Jésus qui sauve. Jésus est l’anti-mal il sauve aussi bien du mal physique que du mal moral . Pour Pierre et Jean, la guérison du malade est la preuve que Jésus est vivant et que son Esprit manifeste un tel pouvoir de guérison.

Il va comme dans son premier discours, redire que le salut de cet homme est étroitement lié au Nom de Jésus-Christ : il y a tout d’abord l’événement de Jésus le Nazaréen, « la pierre rejetée des bâtisseurs et devenue la pierre d’angle ».Cf. Ps 117 (118), 22. ; le rejeté, le crucifié est ressuscité par Dieu, c’est en son nom, par Lui que ces guérisons s’opèrent. Le discours de Pierre pourrait se résumer ainsi : à vous, la responsabilité de la croix, à Dieu, l’initiative de la Résurrection.

 

Notons la triple mention de Jésus : le Seigneur sauve, et le Nom de Jésus.

Le « nom », est le mot clé de ce passage. «  Pour les juifs le Nom (ha-Shém) renvoie à la célèbre révélation du Buisson ardent (Ex3) et devient, dans la langue liturgique, comme un substitut  cérémonieux pour la désignation du Dieu d’Israël » ( Feu Nouveau 55-3 p. 58)

La foi est centrée sur le Nom de Jésus : c’est le nom de Jésus qui sauve. Jésus est l’anti-mal, si bien qu’il sauve à la fois du mal physique et du mal moral. Pour Pierre et Jean et pour les témoins,  la guérison du malade est la preuve que Jésus est vivant, et que son Esprit manifeste un tel pouvoir de guérison.

Pour les apôtres la guérison est bien la preuve que Jésus est ressuscité : c’est au  Nom du Ressuscité que cette œuvre de guérison a été accomplie. « Il terpine par l’annonce de la rémission des péchés et invite à la conversion » Feu Nouveau.

 

L’interpellation dont Pierre et Jean sont l ‘objet de la part des autorités, de ceux qui incarnent l’institution, nous place au cœur même des remises en question dont les témoins de l’Évangile doivent s’attendre à être l’objet aujourd’hui de la part des «princes » qui gouvernent ! Ils seront «pierre rejetée ».  

Et s’il ne faut pas s’en scandaliser, il convient en même temps de nous demander si c’est bien au Nom de Jésus que nous agissons. Au cœur des réalités que nous vivons, la question n’a pas changé pour celles et ceux qui tentent de vivre l’ aujourd’hui de l’Évangile : « il n’y a aucun salut ailleurs qu’en Jésus. C’est le salut de Dieu à l’œuvre » Feu Nouveau.